Peut-on jamais se remettre de la perte d'une mère ?
Question insondable à laquelle personne ne peut apporter de réponse. On se souvient des mots de Charlotte Gainsbourg dans le magnifique documentaire Jane par Charlotte, s'adressant à sa mère, Jane Birkin : "Pourquoi apprend-on à vivre sans sa maman ? Il me semble que c'est un but qu'on se donne, s'affranchir à tout prix. J'ai pas envie de m'affranchir, j'ai envie de me coller. J'ai peur du temps qui ne s'arrête pas, qui défile trop vite".
Oui, désolé pour les larmes. Et c'est justement de Jane Birkin dont il est question dans les colonnes de Madame Figaro : Lou Doillon, fille de la célèbre artiste, mais aussi chanteuse, parolière, autrice, poétesse, s'est elle aussi exprimée sur ce deuil. Elle raconte : "En ce moment, je suis sur une terrasse. Je fais mon deuil. Je me déracine pour un court moment. J'apprends l'italien".
Un processus loin d'être évident...
Lou Doillon poursuit : "La vie est étrangement faite. Ces dernières années ont été compliquées avec la maladie de maman. J'ai stagné dans l'antichambre de la mort. En même temps, j'ai vécu la belle évolution de mon fils Marlowe, qui a fêté ses 21 ans cet été, et j'ai célébré les 1 an de Laszlo, mon deuxième fils".
"La grande faucheuse d'un côté et la vie absolue de l'autre..."
Pour faire face au deuil, Lou Doillon déploie mille activités et processus créatifs. L'écriture, la musique, la littérature, la poésie... "Mon métier m'invite à écrire tous les jours. Mais, parfois, j'ai l'impression d'alourdir la feuille, de perdre un sens de lévitation qui m'est cher, particulièrement en ce moment... Je le retrouve grâce à la poésie d'Emily Dickinson. Lire ses poèmes me permet de trouver une harmonie dans les mots"
Une parole pudique et touchante.