Plutôt que de lambiner au lit jusqu'au dernier moment, j'adopte ce que les Américains appellent le "early rising way of life". Développée par Hal Elrod dans son livre The Miracle Morning, la philosophie de l'early rising promet succès et productivité à quiconque aura le courage de programmer son réveil une heure plus tôt que d'habitude. Je profite de cette heure de rab' pour méditer, faire une série d'abdos, dresser ma to do list de la journée ou griffonner sur un cahier des idées pour égayer ma journée. Bref, je consacre enfin du temps à toutes ces petites choses sympas qui contribuent à rendre ma journée de travail plus douce.
Je râle une fois de temps en temps
Lorsqu'un collègue nous énerve ou que notre manager nous fait injustement des reproches, on a habituellement tendance à bouillonner à l'intérieur sans jamais oser dire tout ce que l'on a sur le coeur. Pour arrêter de fulminer et risquer un ulcère, cette année, j'ose râler tout haut. D'abord parce que c'est bon pour la santé et allonge l'espérance de vie. Mais aussi parce que ça ne peut pas faire de mal à ma carrière. D'après une étude scientifique de 2013, les personnes colériques feraient de meilleurs négociateurs et auraient davantage confiance en leurs capacités.
Finies les pauses déjeuner tristounettes à grignoter un jambon-beurre devant mon écran d'ordinateur. En 2018, je profite de mon temps libre entre midi et 14 heures pour m'aérer l'esprit. Cours de yoga en entreprise, déjeuner au bistrot d'à côté avec une copine, séance chez le coiffeur ou furetage dans une librairie... Je trouve une activité qui me permet non seulement de décompresser mais aussi de rester alerte l'après-midi. Une récente étude affirme en effet que sortir du bureau pendant le break de midi aurait une influence positive sur notre motivation et notre productivité pour le reste de la journée.
Même si je me suis déjà par le passé laissée interrompre par un collaborateur lors d'une prise de parole en réunion, cette année, je tiens bon et j'ose remettre le malotru à sa place ! Parce que, contrairement à ce que pensent nombre d'hommes, les femmes qui "l'ouvrent" au travail ne sont ni belliqueuses ni hystériques mais agissent simplement comme leurs homologues masculins. "Quand une femme prend la parole dans le milieu professionnel, elle est sur la corde raide. Soit on l'écoute à peine, soit on la juge trop agressive. Quand un homme dit la même chose, tout le monde hoche la tête pour saluer sa brillante idée. Les femmes en concluent que mieux vaut en dire le moins possible", déclarait très justement Sheryl Sandberg en janvier 2015 dans une tribune parue dans le New York Times.
Si j'ai passé l'année qui vient de s'écouler à friser le bore out, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Parce que l'épanouissement au travail passe aussi par le sentiment d'être utile et investie, je sors de ma zone de confort. Demande de formation, bilan de compétences, changement de boîte ou mobilité interne... Je profite de mon entretien annuel d'évaluation pour faire le point sur ma carrière, m'ouvrir à de nouvelles perspectives professionnelles et me recentrer sur ce que je veux vraiment.
Lorsque l'on est une femme active, maman de surcroît, il est parfois compliqué d'avoir le sentiment de tout faire correctement. Comment être certaine de ne pas passer à côté d'une promotion ou d'une augmentation sans pour autant avoir l'impression de délaisser ses enfants ? Pour gagner en sérénité, cette année, je change de méthode. Je m'investis à fond dans mon job et préviens mon boss que m'absenter une fois de temps en temps parce que mon enfant est malade ne remet en rien en question mon implication. Et parce que ma vie de maman est tout aussi importante, je m'accorde des moments privilégiés avec ma famille et arrête de culpabiliser lorsque je prends une RTT pour accompagner mon dernier à une sortie scolaire.
Selon Annie Batlle*, 75% des femmes ne sont pas satisfaites de leur rémunération. Pourtant, et malgré le fait qu'elles continuent de percevoir un salaire inférieur de 22% à celui de leurs homologues masculins, seules 60% des femmes actives osent demander une augmentation. "Les femmes s'immergent dans leurs tâches, pensant qu'il suffit d'avoir de bons résultats, comme à l'école, pour être récompensées", analyse Annie Batlle. Cette année, il faut oser. Au cours de mon entretien annuel d'évaluation, je prends mon courage à deux mains et je demande à mon supérieur l'augmentation que je mérite, non sans avoir méticuleusement préparé mes arguments avant. Car si je ne le fais pas, qui le fera à ma place ?
Vous avez beau être dubitative, croyez-nous, le networking est la clé pour booster une carrière professionnelle un peu en berne. Que ce soit pour me trouver un mentor au boulot, donner un nouveau souffle à ma carrière ou changer de boîte, je n'oublie pas de soigner mes relations en me rappelant au bon souvenir de personnes inspirantes que j'ai pu croiser précédemment dans ma carrière. Et si je crains d'être impolie, je me rappelle qu'il y a l'art et la manière de networker sans risquer de passer pour la lèche-bottes de service.
Si j'ai l'impression de subir au travail et de ne plus rien contrôler, ou si j'ai au contraire le sentiment d'avoir fait le tour de mon job et de rêver de monter votre propre affaire, c'est qu'il me faut sérieusement songer à changer de cap. Tour du monde, reconversion professionnelle ou aventure entrepreneuriale, je saute le pas pour être enfin au clair avec mes aspirations profondes.
Dernière bonne résolution à prendre au boulot en 2018 : celle d'arrêter de vouloir tout contrôler ! Parce que même avec la meilleure volonté et tout l'investissement du monde, je ne pourrai jamais savoir à 100% quel tournant peut prendre ma carrière. Plutôt que de prendre le risque de passer à côté de petits trucs sympas (un afterwork entre collègues, une mission novatrice) qui égayent ma vie professionnelle, j'apprends à lâcher du lest. Promis, on ne le regrettera pas.
* Les femmes valent-elles moins cher que les hommes ?, Annie Batlle, Éd. belin.