« Dans mon métier, je mets en relation les managers qui veulent changer leur outil informatique et les informaticiens. Je traduis leur demande dans un cahier des charges bien précis. L’utilisateur me décrit l’outil informatique idéal et ensuite je vois avec les informaticiens ce qu’il est possible de réaliser. Je gère les budgets, la qualité, le coût et le délai. Je supervise aussi la réalisation, les tests, pour voir si l’outil fonctionne bien. En fait c’est une fonction de chef de projet que j’occupe. Je travaille pour une filiale d’EDF, je suis responsable d’une application informatique liée à la facturation et à la comptabilité. Mes interlocuteurs ne sont pas les clients finaux mais les utilisateurs des programmes : des personnes qui font partie de l’entreprise et qui sont chargées de suivre la facturation des différents systèmes d’électricité.»
« Il faut savoir qu’un outil informatique bouge sans cesse. Une nouvelle loi, une offre commerciale qui évolue, un service qui est lancé, l’arrivée d’un fournisseur, tous ces événements bouleversent les systèmes informatiques. On doit très souvent faire des changements. Par exemple, une nouvelle taxe qui n’avait pas changé depuis 2004 a été augmentée en janvier, il a fallu faire des modifications afin que le système informatique calcule cette taxe de manière plus précise. Chacune de mes journées est différente, bien sûr il y a des moments de stress où il faut prendre des décisions très vite. Le tout est de les anticiper et de s’organiser. »
« Je dirais que mon métier c’est 50% de bon sens, 40% de relations humaines et 10 % de technique. Très souvent les gens croient que l’informatique c’est juste créer un produit informatique. Pas forcément, moi je suis un intermédiaire, je travaille avec les utilisateurs des programmes et après avec les informaticiens. Je passe mon temps en réunion à faire des arbitrages. Il y a une façon de résoudre les conflits, de calmer les tensions et de comprendre les intérêts des uns et des autres. C’est important de savoir gérer les différentes personnalités au sein d’une même équipe. Je m’y applique, d’ailleurs je pense que les femmes sont souvent plus attentives à la qualité des relations humaines au travail. »
« J’ai toujours évolué dans l’informatique. J’ai fait une école de commerce (Sup de Co Toulouse) puis un DESS informatique et gestion. J’ai d’abord travaillé en SSII où j’ai pu exercer de nombreux métiers : commercial, développeur… J’ai toujours voulu faire quelque chose de concret, d’efficace. Dans l’informatique, on voit tout de suite le résultat, on livre un programme informatique qui fonctionne et s’il y a une erreur, on s’en aperçoit immédiatement. Il y a aussi l’aspect création qui me plaît : imaginer des solutions, faire preuve de créativité en groupe. C’est intéressant de demander l’avis de plusieurs personnes et de faire la synthèse de tout cela. Mon métier rassemble tous ces critères, je mets en place des outils informatiques pour améliorer la façon de travailler de mes collaborateurs.
Je voudrais dire aux jeunes femmes qui se lancent dans ce domaine, qu’il ne faut pas croire que ce n’est que de la technique. Et que ce n’est pas parce que ces métiers sont nouveaux, qu’ils sont compliqués. L’informatique offre des cursus très différents, on peut faire de la vente et du marketing, du conseil, de la formation, de l’aide aux utilisateurs pour faire évoluer les outils informatiques. Les femmes ont tout à gagner à rejoindre ce secteur.
INFOS PRATIQUES
Compétences : Niveau cadre. Expérience requise dans le secteur informatique
Formations : Ecoles d’ingénieur, Ecoles de commerce, BTS informatique. Master informatique et gestion. Pascale recommande une formation d’abord généraliste puis une spécialisation technique.
Salaire : Entre 2900 et 6000 euros brut par mois
Ingénieurs, nouvelles technologies… Où sont les femmes ?
« Elles bougent » valorise les métiers d’ingénieurs
Responsable des opérations dans une entreprise informatique