3 questions à Olivier Goulon, président de ruedesjoueurs.com

Olivier Goulon est président du guide indépendant des jeux d’argent en ligne ruedesjoueurs.com, et fondateur du blog ruedesjoueuses.com.

Terrafemina : Selon notre baromètre, les femmes jouent autant en ligne que les hommes ; Cela vous étonne ?
Olivier Goulon : Oui et non. Nous, nous avons une approche plutôt sectorisée. Ainsi la proportion d’hommes et de femmes jouant au Turf est égale, mais elle est d’un tiers de femmes pour le poker en ligne. Sur les paris sportifs, on tombe à 15 ou 20%. Mais sur le Bingo on trouve une majorité écrasante de femmes : 75 à 80%. Concernant nos chiffres à nous, ruedesjoueurs.com accueille 10 000 visiteurs par jour, et 1000 pour le blog ruedesjoueuses.com

TF : Autre résultat de notre sondage, les femmes sont plus réticentes que les hommes à jouer de l’argent sur internet. Pensez-vous que l’ouverture du marché des jeux d’argent en ligne va changer la donne ?
O.G. : Ce que l’on constate sur notre blog ruedesjoueuses.com, c’est que les femmes ont une vision du jeu et une gestion des risques différentes. Un des effets de l’ouverture sera certainement de donner une image plus sécurisée des jeux d’argent en ligne. Jusqu’à aujourd’hui il s’agissait d’un secteur gris, avec notamment des craintes au niveau de la sécurité des transactions financières. La libéralisation pourrait contribuer à rassurer les femmes. Mais plus que sur la mise, elle aura un effet sur le volume de jeu. Les femmes misent environ les deux tiers de ce que misent les hommes, et cela ne devrait pas changer (pour info, une mise moyenne est de 4 euros par pari, au rythme de 2,5 paris par semaine).

TF : Quelles sont les raisons qui motivent les femmes à jouer en ligne ?
O.G. : Il faut savoir que seuls 35% des joueurs le font pour gagner de l’argent. Pour eux, l’idée est essentiellement de s’extraire du quotidien. D’après ce que nous lisons sur ruedesjoueuses.com, les femmes aiment tout particulièrement cet aspect social. Cela explique d’ailleurs en partie le succès du poker en ligne par rapport aux paris sportifs, où seul un parieur sur 10 est une femme. Le poker répond mieux aux attentes de lien social, alors que dans les paris sportifs on est seul face au bookmaker. Cela dit, cela m’amène à une question intéressante. Dans quelle mesure l’émergence de joueuses de poker professionnelles est-elle la cause ou la conséquence de l’afflux des femmes sur le poker en ligne ? La question reste ouverte.

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