Suite à la prise du contrôle du pays en août 2021, le porte-parole des Talibans Zabihullah Mujahid l'exprimait lors d'une conférence de presse à Kaboul : le port du voile serait obligatoire pour les femmes afghanes, mais pas forcément le port de la burqa ("Il y a plusieurs types de voile", ajoutait-il). Aujourd'hui, le ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice affirme que les femmes fonctionnaires devront "être voilées" pour travailler.
Une annonce faite l'espace d'un communiqué diffusé le 22 février. Toute entrave à cette obligation engendrerait un licenciement. "Les femmes afghanes peuvent porter n'importe quelle sorte de hijab, ça dépend d'elles. Mais elles doivent le faire correctement", a précisé un autre porte-parole, Mohammad Sadeq Akif Muhajir.
Une restriction de plus.
Cette annonce est faite dans un contexte où le milieu professionnel est refusé à bien des citoyennes. Comme le rapporte effectivement 20 Minutes, la plupart des femmes afghanes occupant des emplois publics n'ont pas été autorisées à retourner travailler depuis la prise de pouvoir des talibans, en août 2021. Ce retour vers le travail pourrait se faire, mais sous certaines conditions, comme le port du voile.
En Afghanistan, les libertés des citoyennes sont largement remises en question par les guerriers talibans. Rappelons que lors du premier règne des talibans (1996-2001) dans le pays, le port de la burqa était obligatoire. A cela fallait-il ajouter les lapidations en place publique (pour adultère, par exemple) et la fermeture des écoles pour filles... Or, depuis l'an dernier, les femmes afghanes s'approvisionnent en voiles intégraux, par peur.
"Les femmes que vous voyez marcher dans les rues de Kaboul ont tendance à être habillées de manière plus conservatrice qu'elles ne l'étaient au même endroit hier", déplorait en ce sens la journaliste Clarissa Ward, correspondante pour la chaîne d'information américaine CNN.