Quand on devient parents, on se retrouve souvent inondé·es de conseils sur ce qu'il faut faire ou non... Y compris lorsqu'on n'a rien demandé ! La slammeuse anglaise Hollie McNish nous expliquait en novembre dernier qu'au Royaume-Uni, l'injonction faite aux femmes d'allaiter leur enfant reste très forte. Tout comme en France.
Les mères qui choisissent de ne pas allaiter, ou qui ne peuvent pas, sont bien trop souvent stigmatisées. À l'inverse, les mères qui allaitent sont souvent montrées du doigt lorsqu'elles donnent le sein en public.
Sur Twitter, l'assistante-professoresse d'Histoire à l'University of Utah en Corée du Sud, Kera Lovell, a exprimé un point de vue sur la question de l'allaitement en public qui nous fera certainement tous·tes voir le débat sous un nouvel angle plus féministe.
"Quelqu'un vient de me dire qu'elle avait passé environ 4866 heures de sa vie à allaiter et que le lait maternel n'est gratuit que si l'on considère que le temps, le corps et les soins des femmes sont sans valeur", a-t-elle écrit sur le réseau social à l'oiseau bleu.
Une référence directe au fait que l'on passe totalement sous silence le travail des jeunes mamans, qui s'occupent tous les jours de leur enfant, et qui de surcroît allaitent. Un travail épuisant et pourtant non-rémunéré, à peine accepté par la société.
Le tweet de Kera Lowell a été "aimé" plus de 13 000 fois, et commenté à de nombreuses reprises par des mères qui n'arrivaient pas à croire le temps qu'elles ont passé à allaiter lorsqu'elles ont fait le calcul.
"J'ai fait une estimation rapide pour mes 2 enfants, que j'ai sevrés à 12 mois. J'ai compté 4 380 heures. Je n'avais aucune idée à quel point j'avais réduit mon temps libre", écrit l'une d'entre elles.
En juin dernier, Oxfam-Québec a calculé le manque à gagner du travail non rémunéré représenté par les tâches ménagères (encore majoritairement réalisées par les femme). Selon l'ONG, il s'élève à 10 000 milliards de dollars pour l'économie mondiale.