Le Sénat vient (enfin) d'approuver juridiquement une loi importante : celle-ci oblige les banques à ouvrir un compte bancaire à une femme à son nom pour percevoir son salaire, ses prestations sociales, ou encore sa pension de retraite. L'idée ? Garantir l'égalité économique et professionnelle au sein du pays, comme le synthétise le journal Midi Libre. Mais ce n'est pas tout.
De par cette ouverture obligatoire, cette loi concerne également les victimes de violences conjugales. Celles-ci souffrent bien souvent d'un phénomène trop peu médiatisé : l'emprise financière. A travers cela, les coupables de harcèlement moral ou d'agressions physiques font en sorte d'emprisonner leurs victimes dans un état de dépendance financière, les empêchant de partir par bien des moyens - privation de carte bancaire et de chéquier, exigence du justificatif de la moindre dépense, endettement de la victime.
On parle également de "maltraitance financière".
De véritables violences économiques auxquels la loi valorisée au Sénat espère répondre. "L'absence d'ouverture de compte est l'un des freins majeurs qui empêche l'extraction des femmes aux prises avec une situation de violence. C'est ce que nous disent toutes les associations et les experts qui travaillent sur le sujet", déplore à ce titre le sénateur Hussein Bourgi, membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Avant de poursuivre, du côté du Midi Libre : "Un certain nombre de femmes, qui bénéficient de pensions de retraites ou de prestations sociales pour les mères au foyer, n'ont même pas accès directement à leur revenu. Il est versé sur un seul compte au nom d'un seul bénéficiaire, en l'occurrence le mari. La question de l'absence d'autonomie financière est de plus en plus récurrente. Ça nous a interpellés".
Des failles considérables que la loi pourrait combler. "Certaines femmes se retrouvent sous l'emprise de leur conjoint qui peut être violent. Cela devient critique à l'âge de la retraite. Elles se retrouvent assignées à domicile dans l'isolement le plus total avec une retraite inférieure de 30 % en moyenne par rapport aux hommes. Les retraitées victimes de violence se retrouvent dans une situation de plus en plus douloureuse. Les femmes qui subissent des violences à la retraite, c'est un fléau", achève Hussein Bourgi.
Il est grand temps de tirer la sonnette d'alarme.