Après avoir eu un premier enfant, il n'est pas rare que les couples soient impatients de donner un petit frère ou une petite sœur à leur aîné. Problème, ce projet d'agrandissement de la famille peut avoir de graves conséquences s'il est précipité. Plusieurs études ont d'ailleurs établi que les grossesses rapprochées présentaient un danger aussi bien pour le bébé que pour la mère. En 2000 et 2001, deux études indépendantes l'une de l'autre avaient notamment mis en relief les risques de retard de croissance ou de poids très faible à la naissance des enfants mis en route trop rapidement après leurs aînés.
Un danger que viendrait confirmer de récentes recherches menées par l'école de médecine de l'université américaine de Cincinnati. Et selon ces dernières, 18 mois serait le délai minimum à respecter entre deux grossesses. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié le dossier médical de plus de 450 000 enfants pendant plus de six ans. Résultat, le taux de prématurité des enfants conçus moins de 12 mois après leur aîné s'avère très important puisqu'il s'élève à 53,3%. A titre de comparaison, il retombe à 37,5% chez les femmes ayant patienté au minimum 18 mois entre la naissance d'un enfant et la conception du suivant.
Dans le détail et ainsi que l'explique doctissimo.fr qui se fait l'écho de l'information, les naissances à terme (40 semaines d'aménorrhées) seraient ainsi « moins fréquentes chez les femmes ayant eu deux grossesses très rapprochées par rapport à celles qui les ont espacées de 18 mois (16,9 % contre 23.1%) ». Quant aux mères ayant enchaîné leurs grossesses à moins d'un an d'intervalle, leurs bébés affichent un taux de prématurité avant 37 semaines près de trois fois supérieur à la moyenne (20,1% contre 7,7%).
A noter qu'il y a une dizaine d'années, en août 2003, des chercheurs américains avaient déjà révélé que les femmes dont l'intervalle entre deux grossesses était inférieur à six mois multipliaient par deux le danger de mettre au monde de grands prématurés (c'est-à-dire nés à moins de 33 semaines d'aménorrhée). Plus inquiétant encore, le risque de décès du nourrisson à la naissance était 3,6 plus important que pour les femmes ayant suffisamment espacé leurs grossesses.