"Nous avons découvert que la mélitine peut détruire complètement les membranes des cellules cancéreuses en soixante minutes", assure la Dre Ciara Duffy, meneuse de la recherche australienne à l'origine de la découverte. Ce qui s'apparente à un jargon médical difficile à saisir révèle une avancée majeure. Explications : la toxine présente dans le venin de l'abeille, celle responsable de la douleur que l'on ressent au moment de la piqûre, aurait des effets vertueux pour les personnes atteintes d'un cancer du sein particulièrement agressif, dit "triple négatif", décrypte Le Parisien.
Vertueux, et extrêmement rapides. Car à en croire le rapport, vingt minutes seulement auraient suffi à cette molécule uniquement produite par les abeilles femelles, pour réduire les messages chimiques des cellules cancéreuses qui contribuent à leur prolifération. Mais aussi renforcer l'efficacité de certaines chimiothérapies en perforant de petits trous dans la membrane des cellules malades, qui permettent au traitement de mieux pénétrer, et donc d'agir.
Autre bénéfice non négligeable : les cellules saines, elles, ne souffrent d'aucun dommages collatéraux graves émis par le composant du venin "extrêmement puissant" utilisé pour l'étude, précise Dre Ciara Duffy. Reste à évaluer le dosage maximal tolérable par les patientes, plus jeunes que la moyenne et parfois atteintes d'une forme héréditaire de la condition. Une piste également explorée en 2013 dans la lutte contre le VIH.
Au-delà de la populaire cuillère de miel dans de l'eau chaude citronnée pour guérir une gorge irritée, l'abeille et ses composants sont depuis longtemps préconisés pour soigner plaies, maux et blessures.
Charlemagne, et avant lui Hippocrate, avaient déjà recours aux gouttes de venin à des fins thérapeutiques. Plus récemment, au début du XXe siècle, le docteur autrichien Phillipp Terc a lancé les bases de l'apithérapie en réalisant que ses rhumatismes étaient plus supportables après s'être fait piquer par une abeille, rappelle le journal.
Espérons seulement que cette découverte ne pousse pas à une surexploitation de l'insecte, dont le déclin inquiète sévèrement les associations de protection de l'environnement.