Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas (encore) Candy Crush, il s’agit d’un jeu pour smartphone. Un jeu si addictif que, non content de devenir un véritable phénomène de société, certains « adeptes » en oublient leurs enfants à l’école, voire même, selon Time Magazine, se blessent accidentellement - juste parce qu’ils ont préféré passer un niveau plutôt que de regarder autour d'eux…
Selon une étude de Ask Your Target Market, 32% des utilisateurs du jeu ignorent leurs amis ou leur famille pour jouer à Candy Crush, 28% y jouent sur leur lieu de travail, 10% se sont déjà disputés avec des proches pour y avoir joué trop longtemps… et 30% ne pourraient carrément plus s’en passer!
La recette d’une addiction, en 7 ingrédients:
Un des aspects les mieux ficelés du jeu, selon Tommy Palm, un de ses concepteurs, est la manière de gérer l’attente. Impossible de jouer tout le temps: vous avez 5 chances (vies) pour aligner le nombre requis de bonbons. Quand vous n’avez plus de vie, vous devez attendre 30 minutes avant de pouvoir continuer à jouer. Et comme «vous voulez toujours ce que vous n’avez pas», «vous ne pouvez pas avoir d’autre vies, et vous en voulez davantage» - et donc vous passez à la caisse.
Pour se représenter à quel point ce système fonctionne, l’application recueille plus de 850.000$ chaque jour. À titre de comparaison, l’application Angry Birds, qui était auparavant la plus connue, avec force de produits dérivés et de spots publicitaires, engrange seulement 6300$ par jour…
Vous alignez vos bonbons, et ils disparaissent. Les friandises du dessus dégringolent, créant encore plus d’alignements. À la fin de cette action, une voix et un message sur l’écran disent «Sweet» ou «Delicious». Comme l’explique le Dr Kimberly Young, spécialiste des cyber-addictions, cité par le Time Magazine: «Voilà des récompenses positives - elles sont la raison principale pour laquelle les gens deviennent accrocs». Et d’ajouter: «Jouer à ce jeu vous fait vous sentir mieux».
Selon ses concepteurs, le jeu a été conçu pour qu’il soit possible d’y jouer en faisant autre chose - voire en ayant une main occupée. Facile ainsi d’y jouer discrètement sous la table, par exemple lors d’une réunion ennuyeuse. Autre atout, il est possible d’y jouer sans connexion internet, ce qui rend l’expérience de jeu encore plus transportable et « complice ».
Selon Tommy Palm, l’équipe de Candy Crush créée des nouveaux niveaux toutes les deux semaines. Il y en aurait 544 au 17 novembre. Par ailleurs, il est impossible de réellement perdre, ce qui, de l’avis de psychiatres, renforce encore l’aspect addictif d’un jeu.
Le jeu donne un sentiment de qualité, notamment au travers de la prise en compte du retour des utilisateurs, comme lorsque beaucoup étaient restés coincés au niveau 65.
Les sucreries, les couleurs flashy… à part en remplaçant tout le visuel par des nounours ou des petits chats, comment ce jeu pourrait-il mieux atteindre l’enfant enfoui dans notre subconscient?
Jouer et comparer ses résultats avec ceux de ses amis, est la formule qui décolle pour les éditeurs de jeu. La possibilité de jouer avec - ou soyons honnêtes, contre - nos amis es un aspect des plus irrésistibles.
Comme l’explique le Dr Young: «La recherche sur le jeu, implique de s’intéresser à des personnes qui veulent se distraire de quelque chose dans leur vie». L’exercice qui consiste à aligner des bonbons dans un jeu, sur de l’« upbeat », a tendance à évacuer le stress, ce qui a, au final, un effet plutôt relaxant…