"Il fait chaud", entonnait Passy, "It's getting hot in here", chantait Nelly. La canicule revient, tous·te·s aux abris. On croyait pouvoir fuir la chaleur chez soi : échec. Par les temps qui courent, rares sont les chanceux·se·s qui possèdent une vraie clim', et beaucoup plus nombreux·se·s sont ceux et celles qui doivent encore télétravailler post-confinement dans des intérieurs peu adaptés. Ou beaucoup moins qu'un bureau à température contrôlée. Pour continuer de bosser sans fondre, voici quelques trucs qui feront la différence. Et surtout : bonne chance.
Premier réflexe à prendre quand on sait que la vague de chaleur démarre : tirer les volets, rideaux, velux, stores en tout genre. Dans la pièce où on travaille, mais aussi dans toutes les autres. Chambre, principalement, histoire de réussir à dormir un peu plus que deux heures. Il est aussi important de fermer les fenêtres, pour que le souffle brûlant ne s'engouffre pas à l'intérieur.
Contrairement à ce que l'on peut penser, ouvrir en pleine journée ne fera pas descendre les températures, au contraire. On risque plutôt de créer une sorte de sauna qui viendrait accentuer la sensation d'étouffement, et possiblement nous faire tourner au ralenti toute la journée. Rien à voir avec l'agréable bain finnois, donc. Le soir en revanche, lorsque dehors, la chaleur est tombée, on ouvre tout. Pendant des heures. Quitte à se prendre une rafale de moustiques. Se faire piquer ou suer son poids sur le canapé, perso, le choix est vite fait.
C'est l'été, peu de chance qu'on ait le réflexe de mettre des moufles. Mais bon, on ne sait jamais. Et puis surtout, aussi court notre short soit-il, s'il est en jean ou en polyester, il y a de bonnes chances qu'on transpire jusqu'à marquer notre chaise. Pas glamour, on en convient, mais la vérité libère. Plutôt que des matières qui ne respirent pas, on privilégie des textiles type coton ou lin, et des coupes amples. Voire les équipements de sport qui évacuent la sudation au fur et à mesure. Le genre de fringues qui sèche facilement, et de modèles qui évite de cisailler la peau quand on s'assoit. Question de confort et de bon sens.
D'accord, par 35 degrés, on imagine que plus personne ne porte de chaussettes, vu que la moitié du pays passe sa journée les pieds dans une bassine d'eau froide, puis très vite tiède, à assister à des réunions Zoom qui pourraient finalement tenir en un mail. Compassion. Mais au-delà d'un réflexe évident, l'astuce cache surtout une explication physique.
Car le corps humain utilise ses extrémités, comme les mains et les pieds, pour réguler sa température centrale, rappelle Stylist. Cela signifie notamment que, lorsqu'il fait chaud dehors, il s'en sert pour se débarrasser de l'excès de chaleur et se protéger de la "surchauffe"... mais cela signifie aussi que vos pieds chauffent rapidement. Enlever ses chaussures et ses chaussettes est donc un moyen sûr (bien que temporaire) d'atteindre le bonheur absolu.
Comme tous les jours, vous enchaînez les expressos médiocres dans une tasse imprimé du logo (tout aussi glauque) de votre boîte ? Voire un verre Tintin anciennement récipient à moutarde ? Classique. Et étrangement réconfortant. Sauf que là, en buvant ne serait-ce qu'un ou deux cafés, vous risquez d'augmenter drastiquement la température de votre corps. Ce qui rend la boisson - dont le but est d'abord de vous réveiller et de vous permettre de vous concentrer - complètement contre-productive. A la place, misez sur un thé tiède, ou de l'eau à température ambiante.
On est chez soi, la chaleur nous engourdit, on voit notre lit comme seul refuge d'une journée éreintante. Il n'y a pas de raison que l'on soit moins capable de bosser sur notre power point allongée, pense-t-on. Eh bien si. Surtout quand on a l'impression de se liquéfier au moindre mouvement, telle Alex la flaque d'eau dans la bien nommée série Les Incroyables pouvoirs d'Alex. Une petite madeleine de Proust au passage.
Notre ordinateur chauffe, et en le tenant sur nos genoux, nous aussi. Pas top, comme perspective, quand on rêve plutôt d'une baignade à poil dans les eaux qui entourent l'Arctique. Mieux vaut donc s'installer sur une table. Cuisine, salle à manger, bureau... Et si l'espace manque (ami·e·s parisien·ne·s, on vous voit), au moins glisser un plateau entre l'appareil et nos cuisses, pour bloquer la chaleur.
On y revient et on insiste : pensez à vous hy-dra-ter ! Greffez-vous une gourde si c'est ce qu'il vous faut pour vous abreuver au long de la journée, mais par pitié : buvez. De l'eau à température ambiante, on le répète, pour la simple raison que l'eau gelée donne de mauvaises informations au corps (il pense que sa température a subitement baissé, et redouble d'effort pour le réchauffer, donc transpire inutilement, explique Medisite) et provoque des crampes d'estomac.
Profitez-en pour appeler vos proches les plus vulnérables afin de vous assurer qu'eux et elles aussi, descendent des litres de flotte. Surtout les grands-parents isolés, qui ne ressentent parfois pas la soif. On ne vous cache pas que, collé à votre joue, le téléphone risque de devenir rapidement humide, mais c'est pour la bonne cause.
Equipez-vous de petites poches de glaces que vous placerez tour à tour sur vos poignets, votre cou, votre poitrine ou vos tempes. En gros, les endroits qui dégagent le plus de chaleur et où les veines coulent le plus près de la surface de la peau. Une façon efficace d'accélérer cette si convoitée sensation de rafraîchissement. Faites cependant attention à ne pas excéder 20 minutes de contact, et de couvrir votre peau d'un torchon ou d'une serviette pour la protéger.
Autre technique : la bouillotte froide. Simple mais redoutable, elle consiste à congeler l'objet plutôt que de le remplir d'eau chaude, et à le placer à ses pieds pour un effet quasi immédiat. A renouveler à l'envie.
Pour ce qui est des glaçons dans le slip en revanche : méfiance. La question parait saugrenue, elle est en réalité très courante. Au point que Libération y consacre un article sobrement intitulé La poche de glace dans la culotte, qui étudie plutôt le rapport avec les intestins. On y trouve des passages savoureux de forumeur.se.s en quête de savoir. "Si je la laisse toute la nuit, je risque pas un rhume du minou ?", se demande l'un.e d'eux. Non, répond une experte, mais plutôt "une expulsion des selles, mais aussi le déplacement, le cheminement dans tout le corps des graisses issues de la digestion."
A éviter pour le moment, si vous voulez notre avis. Ou à placer sur la nuque, enroulée dans un tissu, pour enfin baisser de quelques degrés.