« Pendant ces deux jours, je n’étais pas sûre d’avoir une médaille. Au javelot, jusqu’à mon dernier essai, c’était vraiment mauvais. J’avais les larmes aux yeux. Le dernier lancer, je le fais avec la gnacque, sans technique. J’ai finalement obtenu le titre sur le 800m ». Antoinette Nana Djimou est passée par tous les états, vendredi 15 août lors des championnats d’Europe d’athlétisme. Elle a finalement remporté la médaille d’or sur l’heptathlon après un dernier 800 mètres de folie où elle n’était pas donnée favorite face à sa principale rivale, la Néerlandaise Nadine Broersen.
Pour beaucoup, ce vendredi 15 août était férié. Antoinette Nana Djimou, elle, n’a pas chômé sur les pistes en tartan de Zurich, que cela soit sous la pluie ou le soleil. 100 mètres haies, 200 mètres, saut en longueur et en hauteur, lancer du poids, lancer du javelot, 800 mètres. Il a fallu se battre pour la Française qui avait déjà remporté le sacre européen il y a deux ans, à Helsinki. Antoinette Nana Djimou poursuit ainsi la tradition française performante en heptathlon après Eunice Barber.
Originaire du Cameroun, Antoinette Nana Djimou s’est mise assez tardivement à l’athlétisme et aux épreuves combinées. C’est vers l’âge de 16 ans que la future championne de France en 2006 a commence à fouler les pistes en tartan du club de Montreuil en banlieue parisienne et va de suite obtenir ses premiers bons résultats, d’abord sur le sol national avant de performer également à l’international. Celle qui affirme passer son temps libre à regarder des DVD, ou à se balader dans Paris (interview donnée au site athle.fr) veut franchir un nouveau cap. Aujourd’hui entourée de quatre entraîneurs, Antoinette Nana Djimou vise maintenant beaucoup plus haut : être sacrée championne du monde.