L’une des thématiques importantes de ce colloque s’inscrira autour de la presse, en général, qui a la maîtrise des mots, du vocabulaire, du langage. Aujourd’hui, et de manière planétaire, les sociétés vivent à l’heure de la presse et des médias, sans discontinuer. Du matin au soir, nous sommes abreuvés de mots…Mais il n’y a pas de filtre, entre la matrice qui jette ces « pistolets chargés » et le public qui les reçoit. C’est la plupart du temps à son insu que la presse utilise un vocabulaire qui n’a jamais été « revisité », réactualisé, débarrassé des miasmes qui continuent à alimenter les préjugés raciaux, et à nourrir le terreau sur lequel poussent les discriminations.
La question qui se pose aujourd’hui plus que jamais est de se demander qui peut garantir que le travail de décolonisation du langage est en passe d’être accompli ? Il nous appartient d’être les défricheurs.
Décoloniser le langage pour combattre toutes les discriminations ? Oui car pour extirper les racines des préjugés raciaux nous devons plus que jamais décoloniser les imaginaires.
Yamina Benguigui, réalisatrice