Société
Coronavirus : la leçon de leadership de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern
Publié le 10 avril 2020 à 12:52
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Grand mix entre empathie et décisions claires, la gestion de la crise sanitaire actuelle par la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern est exemplaire, et devrait en inspirer plus d'un (coucou Boris Johnson).
Jacinda Ardern, une "masterclass" de la gestion de crise ? Jacinda Ardern, une "masterclass" de la gestion de crise ?© Abaca
La suite après la publicité

Jacinda Ardern n'a beau avoir que 39 ans, cela fait trois ans déjà qu'elle porte sur elle ses hautes responsabilités de Première ministre de la Nouvelle-Zélande. Un statut complexe à assumer en pleine crise du coronavirus - une crise sanitaire, mais aussi politique, économique, humaine. D'ailleurs (et sans grande surprise), nombreux sont les politiciens à fléchir aujourd'hui, de l'argument absurde de "l'immunité collective" promu par Boris Johnson aux stratégies aveugles de Donald Trump, qui refuse encore et toujours un confinement global des Etats-Unis.

Oui, mais Jacinda Ardern dénote au sein du champ politique. De part et d'autre, les médias anglophones saluent ouvertement sa gestion de la catastrophe. Le site The Conversation l'érige même en leadeuse exemplaire : ses actes constitueraient une véritable "masterclass" - comprendre, une leçon de maître(sse). Mais pourquoi donc ?

Une gestion exemplaire

Pour des raisons bien précises, nous répond Ms. Magazine. Alors que le pays compte pas moins de 1 210 cas de coronavirus, les actes de la Première ministre ne se sont pas fait attendre. Dès le mois de mars, la jeune politicienne a ordonné aux Néo-Zélandais de "rester à la maison pour sauver des vies". Le 23 du mois précisément, un confinement général était annoncé. La stratégie était donc limpide : formuler, sécuriser, confiner. Et croire sur parole les recommandations alertes des épidémiologistes afin d'éviter les risques de contamination. Et ce alors (rappelons-le) que les Etats-Unis tardent à mettre en place un confinement global, quand bien même 1783 nouveaux morts auraient été dénombrées au cours des dernières 24 heures. Une tragédie.

La Première ministre ne se contente pas de "donner des directives". Dans le même élan, elle "donne du sens". Et c'est cet équilibre qui garantit sa maîtrise de la situation, "motivant les citoyens à livrer le meilleur d'eux-mêmes". Son discours motive puisqu'il ne s'attarde pas sur les pertes à venir, mais sur l'espoir qui fédère : il s'agit de "sauver des vies". Insister de façon claire sur cette dimension collective atténue le côté "ordre gouvernemental" de la chose. D'autant plus que cette communication se fait régulièrement sur Facebook, au fil de "Questions/Réponses" ludiques et en direct. Bien utile pour conscientiser de plus jeunes audiences.

Ce n'est pas tout, ajoute The Conversation. Selon le professeur britannique Keith Grint, expert en leadership, la politicienne se démarque également en parvenant à "persuader le collectif de prendre la responsabilité des problèmes". En cela, son petit plus, c'est encore l'empathie dont elle fait preuve afin de mieux sensibiliser. Jacinda Ardern "reconnaît ouvertement les défis auxquels nous sommes tous confrontés, des bouleversements de la vie familiale et professionnelle aux cas des personnes incapables d'assister aux funérailles de leurs proches", affirme Ms. Magazine. Une humanité qui l'honore en cette période de drames intimes et de doutes terrassants.

Un rapport à autrui évident lorsque la cheffe du gouvernement échange en compagnie du psychologue Nigel Latta (sur Facebook, toujours) afin d'évoquer la manière dont les citoyens peuvent faire face au confinement. Une approche humble, interactive et concernée, loin de la froideur méthodique de certains dirigeants. Mais par-delà cette bienveillance, la "méthode Ardern" portera-t-elle ses fruits dans les semaines à venir ? Il est trop tôt pour le dire. Toujours est-il que le Guardian l'affirme : cette approche diplomate peut "instruire" le monde. Et l'inspirer.

Mots clés
Société News essentielles Politique international confinement Monde Covid-19
Sur le même thème
Elle lui donne plus de 360 000 euros et déménage en Nouvelle-Zélande : la folle histoire de cette américaine arnaquée par un faux acteur de Grey's Anatomy play_circle
Société
Elle lui donne plus de 360 000 euros et déménage en Nouvelle-Zélande : la folle histoire de cette américaine arnaquée par un faux acteur de Grey's Anatomy
13 février 2025
Les articles similaires
Il y a 8 ans, Cyril Hanouna taclait Donald Trump, aujourd'hui il célèbre sa victoire sur le plateau de TPMP play_circle
Société
Il y a 8 ans, Cyril Hanouna taclait Donald Trump, aujourd'hui il célèbre sa victoire sur le plateau de TPMP
8 novembre 2024
"J'aime les femmes, je veux qu'elles soient heureuses, qu'elles ne pensent plus à l'avortement", promet Donald Trump lors d'un discours lunaire play_circle
Société
"J'aime les femmes, je veux qu'elles soient heureuses, qu'elles ne pensent plus à l'avortement", promet Donald Trump lors d'un discours lunaire
27 septembre 2024
Dernières actualités
"Un verre de whisky à 14h c'est OK" : Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme au féminin, mais ça dérange beaucoup les internautes play_circle
témoignage
"Un verre de whisky à 14h c'est OK" : Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme au féminin, mais ça dérange beaucoup les internautes
21 février 2025
“T’as le même regard qu’une meuf qui suce”, Franck Gastambide accusé par 6 femmes de violences sexuelles, physiques et psychologiques play_circle
scandale
“T’as le même regard qu’une meuf qui suce”, Franck Gastambide accusé par 6 femmes de violences sexuelles, physiques et psychologiques
21 février 2025
Dernières news