Mirela Cavajda, 39 ans, est au coeur d'un véritable scandale national dans son pays, la Croatie. A son sixième mois de grossesse, les médecins ont diagnostiqué une tumeur au cerveau à son foetus. Autrement dit, le signe de graves problèmes de santé à venir pour son enfant si la mère décidait d'accoucher. Mais surtout, des risques certains pour le foetus de mourir.
Cependant, pas moins de quatre hôpitaux de Zagreb ont refusé de procéder à un avortement, malgré ses demandes et ses explications quant à l'état très alarmant de son foetus. C'est finalement le 11 mai dernier que Mirela Cavajda- qui a déjà un enfant- a été autorisée à interrompre sa grossesse, avec l'aval du ministre de la Santé Vili Beros. Et ce après le retentissement fort de cette affaire médiatisée au sein du pays.
Une affaire qui en dit long sur la fragilité des droits fondamentaux des femmes.
Des manifestations ont même été organisées à travers le pays pour protester en faveur des droits de la mère de famille et de sa préoccupante situation. "La situation est extrêmement difficile. Les conditions médicales et légales pour autoriser l'avortement ont été réunies", a simplement déclaré à ce sujet le ministre de la Santé, comme le rapporte le site de BFM TV.
Le droit à l'avortement, autorisé jusqu'à la dixième semaine de grossesse en Croatie, est considérablement fragilisé au sein du pays. Il fait l'objet de tensions nationales, notamment du fait de groupes conservateurs anti-IVG soutenus par l'Église catholique. Et malgré le fait que l'avortement soit autorisé après dix semaines "si la santé de la femme ou du foetus est en danger grave" (ce qui était le cas pour Mirela Cavajda), certains médecins refusent tout de même cette pratique "en invoquant l'objection de conscience".
Comme l'indique à ce titre le Guardian, près de 90% de la population croate (pays qui compte 3,9 millions d'habitants) est catholique et l'église reste "extrêmement influente" au sein du pays.