Temps fort de l’émission Des paroles et des actes, le face à face attendu entre deux « numéro 2 » a eu lieu jeudi soir, avec Martine Aubry d’un côté, ex-prétendante à la candidature à la présidentielle et Première secrétaire du Parti socialiste et François Fillon de l’autre, Premier ministre de Nicolas Sarkozy, candidat pas encore déclaré à la présidentielle.
Quatre jours après l’intervention télévisée du président sortant, François Fillon est donc monté au créneau pour défendre le bilan d’un quinquennat de droite, alors que N. Sarkozy n’a pas encore déclaré officiellement sa candidature à sa propre succession et se retrouve distancé dans les sondages. Interrogé à ce sujet par les journalistes F. Fillon a d’ailleurs déclaré : « il ne m’a rien dit que je puisse vous dire » et a précisé garder toutes « ses options » quant à son propre avenir.
Face à Martine Aubry, venue défendre son candidat, favori des sondages à ce jour, le Premier ministre a mené une bataille de chiffres et les deux seconds couteaux se sont affrontés lors d’un débat très technique.
C’est Martine Aubry qui ouvre le débat, lançant en préambule « j’aurais aimé vous entendre parler des atouts de la France ». Fillon lui répond, content d’avoir l’occasion de balayer « les contre-vérités qui ont coloré le débat politique ». Démarre alors un échange technique, sur les questions de la TVA sociale, du coût du travail, de la réduction du déficit ou encore sur la politique fiscale.
Martine Aubry dénonce par ailleurs une politique du gouvernement menée en faveur des riches, dénonçant les cadeaux que Nicolas Sarkozy a « fait aux riches ». Elle attaque au passage la « TVA Sarkozy », annoncée dimanche par le président, qui selon elle va « conduire à une augmentation de l’inflation ». Fillon l’accuse en retour de tomber dans la caricature, ce à quoi Martine Aubry rétorque « laissons aux Français juger ».
Le débat commence à tourner en rond, jusqu’à ce que dans les dernières minutes du face à face soit abordée la question des valeurs. Après avoir évoqué le mentor du Premier ministre, Philippe Seguin, et salué Jacques Chirac, Martine Aubry demande à François Fillon son opinion sur le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy et sur son allocution de Grenoble sur les Roms en 2010, « pour savoir où en est la droite actuellement ». François Fillon ne se démarque d’aucun de ces deux discours, mais affirme que « l’extrême droite est le principal adversaire du président de la République ».
Au terme du débat, la Première secrétaire aborde enfin la question de la parité, demandant à son interlocuteur de s’exprimer sur le pourcentage de femmes candidates UMP aux législatives dans les circonscriptions. M. Fillon estime que l’UMP « a déjà fait beaucoup » sur « l’égalité homme-femme », mais souligne qu’il y a beaucoup d’élus « qui ont beaucoup de grandes qualités et qu’on ne peut pas mettre dehors simplement au nom de la parité ».
Martine Aubry clôt le débat en félicitant le Premier ministre sur les efforts du gouvernement sur le dossier Lejaby avec un inattendu « bravo ». En retour, une fois le débat terminé, F. Fillon, interrogé sur ce qu’il pense de François Hollande, déclare estimer que le candidat PS « est sympathique, il est intelligent, il est modéré, il n’a pas les excès d’un certain nombre de ses camarades de gauche » et dit apprécier « son sens de l’humour ».
Crédit photo : AFP
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