Un « être double, mi-homme, mi-cochon », c’est ainsi que Marcela Iacub décrit le personnage principal de son livre « Belle et Bête » (1). Et si Dominique Strauss-Kahn n’y est jamais nommément cité, c’est bien de sa liaison avec lui que l’essayiste traite tout au long du livre, comme elle l’a confirmé dans une interview au Nouvel Observateur. « Les étapes de la liaison, les lieux, les propos rapportés, tout est vrai. Pour les scènes sexuelles, j'ai été obligée de faire appel au merveilleux », signifiait-elle à l’hebdomadaire publié jeudi. Une relation de sept mois –entre janvier et août 2012-, vécue sur fond de tourmente judiciaire liée à l'affaire du Carlton de Lille.
Née en 1964 en Argentine, Marcela Iacub vit en France depuis 1989, où elle est à la fois directrice de recherche au CNRS, juriste, essayiste et journaliste. Auteure d’une dizaine d’essais et connue pour ses positions tranchées sur la révolution sexuelle, le viol ou le féminisme, elle était pourtant celle qui en janvier 2012, avait pris la défense de l’ex-directeur du FMI dans le livre « Une société de violeurs ? », et qui avait, quelques mois plus tard, créé la polémique en expliquant sur France Culture que le viol n'était pas toujours traumatique.
Dans l’interview accordée au Nouvel Observateur, elle revient ainsi sur les raisons qui l'ont poussée à écrire ce livre : « Je vois au moins trois hypothèses qui peuvent expliquer mon comportement. Première possibilité : je voulais être en mesure d'écrire ce livre, "Belle et Bête", je voulais décrire cet individu si singulier ». Deuxième raison, continue-t-elle : « Je suis une sainte (...) je voulais le sauver ». Avant de conclure sur cette dernière explication : « Avant de le rencontrer, j'étais très déprimée et, je le comprends seulement aujourd'hui, je voulais mourir. Je devinais sans doute qu'un homme si égoïste, si peu attentionné, qui avait fait du mal à tant de monde, pouvait se transformer en l'instrument de ma destruction ».
Dès jeudi, dans une lettre adressée au fondateur du Nouvel Observateur, Jean Daniel, Dominique Strauss-Kahn a fustigé « le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement ». Anne Sinclair, elle aussi citée dans le livre, a pour sa part dénoncé « un récit trompeur et fielleux de (leur) entrevue en se livrant à une interprétation diffamatoire et délirante de (ses) pensées ». Tous deux ont, par ailleurs, déclaré qu’ils se réservaient le droit de saisir la justice.
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