Et si on nettoyait son applicateur une fois qu'on a mis son tampon au lieu de le balancer direct à la poubelle ? Voici l'idée de la start-up anglaise DAME, qui a récemment présenté un prototype d'applicateur de tampon recyclable. Ses créateurs, Celia Pool et Alec Mills, ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Kickstarter pour financer le projet. Le montant de la collecte s'élève pour l'instant à plus de 31 000 euros.
Fabriqué à partir de silicone recyclable et doté de substances antibactériennes, l'applicateur "DAME" se présente comme un objet ultra-simple à utiliser, résistant à la chaleur, facilement nettoyable et adapté à n'importe quelle taille de tampon. Pour l'utiliser, il suffit de placer le tampon à l'intérieur puis de le faire coulisser, comme avec n'importe quel applicateur.
Sur sa page de crowdfunding, la start-up propose une calculatrice de déchets capable de déterminer la quantité de déchets générée pendant les règles. "Une femme qui utilise 10 à 20 tampons pendant ses règles jettera environ 10 000 tampons à la poubelle dans sa vie, ce qui équivaut à remplir entièrement une voiture avec du plastique", indique la société. La marque présente donc son produit sous un angle "éco-friendly", avec l'argument selon lequel ses futures clientes pourront prendre soin de la planète tout en bénéficiant d'un maximum de confort pendant leurs menstruations.
Sur Twitter, les réactions sont mitigées. "Je suis tellement surprise que personne n'y ait pensé plus tôt ! Excellente idée !", s'enthousiasme une internaute. D'autres en revanche se montrent plus sceptiques. "Pourquoi utilisez-vous des applicateurs ? Quels sont les bénéfices ?", interroge -à juste titre- l'un d'entre eux sur le réseau social. "Être écologique et écologique est bon pour la planète et pour nous, mais pas pour les entreprises cupides", tranche un autre.
En matière de pollution, les applicateurs de tampon figurent dans le top 10 des déchets plastiques établi en 2016 par l'ONG européenne Surfrider. Dans cette étude réalisée sur 5 sites français et espagnols, les applicateurs de tampon se classent dans la catégorie déchets sanitaires, dont le nombre est estimé à 1830 sur l'année 2015. Comme l'indique la Fondation Surfrider, l'un des principaux problèmes des déchets sanitaires qui finissent dans la cuvette des toilettes -à l'instar des tampons, des applicateurs ou des cotons tiges- est qu'ils franchissent les grilles des stations d'épuration et sont ensuite rejetés dans la mer ou dans l'océan.
Selon une étude publiée dans la revue américaine Science Advances en 2017, plus de 9 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde depuis 1950. Chaque année, ce sont près de 9 millions déchets de ces produits plastiques qui polluent les océans.
Réduire sa consommation d'applicateurs de tampons peut donc sembler symbolique, mais contribue néanmoins à préserver l'environnement. À défaut d'un applicateur recyclable, on peut donc opter pour des tampons vendus sans applicateur, qui sont de surcroît généralement moins fournis en emballage plastique ou pour la coupe menstruelle.