C’est aujourd’hui que s’ouvre le procès de l’ex chef d’Etat egyptien à l’école de police du Caire. Contrairement à ce qu’on pouvait craindre, Hosni Moubarak est bien arrivé au Caire ce matin, il a pris l’avion à Charm el-Cheikh où il était hospitalisé pour des problèmes cardiaques et en détention préventive.
Le régime de trente ans avait pris fin en une révolte de 18 jours, qui a coûté la vie à 850 personnes. Le 11 février dernier, Hosni Moubarak démissionnait, et le 12 avril il était cité à comparaître pour détournements de fonds publics, et pour la mort des manifestants pendant la « révolution du Nil ».
Près de 600 personnes – journalistes , avocats, familles- assisteront à l’audience, qui sera retransmise à la télévision, selon le souhait de transparence des opposants au régime. L’ancien chef d’Etat sera placé sous haute sécurité durant toute la durée du procès, il sera installé dans une cage à barreaux noirs et sera rejoint dans le box par ses deux fils Alaa et Gamal, ainsi que par son ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli. De hauts responsables de la police seront également jugés lors de ce procès.
Hussein Salem, homme d'affaires proche des Moubarak, impliqué dans de nombreux détournements de fonds, a fui en Espagne et a été arrêté, il sera jugé par contumace dans l’attente de son extradition.
Devant l’école de police ce matin, des partisans du raïs déchu ont manifesté en sa faveur, tandis que les opposants n’hésitaient pas à réclamer son exécution. Outre la répression sanglante des manifestations, ce sont les pratiques de torture généralisées dans les commissariats et les arrestations d’opposants qui ont marqué le pays et ses habitants. Des crimes qui n’ont pas été intégrés au dossier de l’accusation pour ce procès.
L’avocat de M. Moubarak, Farid al-Dib, utilisera sans doute la maladie de M. Moubarak, qui souffrirait d’un cancer, refuserait de s’alimenter et serait très déprimé, pour lui éviter tout jugement. Il plaidera néanmoins « non coupable » au sujet de l’autorisation de tirer sur les manifestants.
Source : l’Express.fr
Crédit photo : Hemera
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