"Je suis une femme détruite"
C'est ainsi que Gisèle Pelicot a interpellé son mari Dominique durant le "procès de Mazan" ce mercredi 23 octobre. A son époux, accusé de l’avoir droguée afin de la violer et de la faire violer par des dizaines d’inconnus, alors qu'elle était sous soumission chimique (un procès historique sur lequel nous revenons largement ici) Gisèle Pélicot a dit : "Dominique, nous avons eu 50 ans de vie commune, j’ai été heureuse. Trois enfants et sept petits enfants. Je cherche à comprendre comment l’homme parfait a pu en arriver là. Comment tu as pu me trahir à ce point"
Au fil des semaines, l'affaire Pélicot, ou procès des viols de Mazan, est devenue le foyer de résonnance d'une société entière, et de ses violences patriarcales : à ce sujet, on vous recommande d'écouter Sandrine Rousseau, qui s'exprime dans cet article. Et Gisèle Pélicot a osé s'exprimer, en cour publique, volontairement, pour que la société, justement, ouvre les yeux.
Déboulonner le mythe du "violeur du parking" en prouvant que les agresseurs sexuels ont bien des visages, faire en sorte que la honte change de camp, briser le silence, déconstruire la culture du viol (une expression féministe cruciale qu'on vous explique ici), à visage découvert, voilà ce qu'a fait Gisèle Pélicot. Un sacrifice qui suscite l'admiration.
Sur les réseaux sociaux, on ordonne dès lors : "Je veux Gisèle Pélicot au Panthéon !". Et les citoyens d'abonder largement en ce sens...
Gisèle Pélicot au Panthéon ?
"Elle le mérite !!! Et c'est nécessaire !!!!!", "Je veux une statue de bronze on l’honneur de son courage et de son combat", "Je suis déjà prête. Dès qu'il y aura une rue Gisèle Pelicot, déjà, je déménage", témoignent les internautes, souhaitant sa panthéonisation, ou une rue à son nom. La volonté des citoyens français ? Faire perdurer une transmission.
"Et son héritage vivra à travers les générations", "C’est une promesse d’héritage et de reconnaissance future.", "Un jour, son nom sera gravé dans nos rues, témoignant de son héritage", peut-on ainsi lire en réaction à cette proposition de reconnaissance nationale.
"Il y a un collage d'elle dans ma rue déjà, c'est un début ! Et pour le coup, ceux qui connaissent, il y a une symbolique particulière à trouver cette silhouette dans cette rue", se réjouit un autre internaute sur Twitter. Qui ne fait pas si bien dire. La street artist LaDame Quicolle a déjà affiché des portraits de Gisèle Pelicot sur les murs de la ville de Lille. Une artiste elle-même victime de viol.
Partout en France, le street art, et les collages féministes, viennent faire honneur à Gisèle Pélicot. Une fresque à son effigie prend également place à Gentilly. Sur les réseaux sociaux, les internautes se plaisent à partager ces représentations du visage de l'épouse. D'aucuns souhaitent que des rues portent son nom, et d'autres, son "nom de jeune fille".
En attendant une mise en avant plus "académique" ?