Insouciance, inconscience, provoc' facile, manière de sensibiliser ?
Les théories s'entrechoquent depuis des jours pour tenter de dénouer le "scandale Irina Shayk". En choisissant de défiler avec un faux oeil au beurre noir, la mannequin a bousculé la Fashion Week de Londres. Introduisant le très remarqué défilé Mowalola intitulé à juste titre "Crash", Irina Shayk a indigné sur les réseaux sociaux les militantes féministes et le public en général.
On accuse l'artiste de banaliser les violences conjugales...
Un maquillage qui prend l'apparence d'un oeil au beurre noir ? L'idée n'est clairement pas du meilleur goût. On peut facilement voir là une "glamourisation" des violences faites aux femmes, au sens le plus littéral du terme.
Et pourtant, analyse le Huffington Post, l'intention de la maquilleuse et de la créatrice Mowalola Ogunlesi était avant tout "de donner aux mannequins l'apparence de victimes d'accident de voiture". D'où le nom du défilé, justement : "Crash". Un concept pas forcément contextualisé sur les réseaux sociaux.
Ainsi en réaction aux photos relayées par Irina Shayk, partageant la chose sur Instagram avec plusieurs emojis coeur, les internautes y sont allés de leurs coups de gueule : "Depuis quand les violences conjugales sont-elles fashion ?", "Les violences domestiques, ce n'est pas chic", "Pourquoi arborer un maquillage qui fait croire que l'on a été battue", "Depuis quand les violences faites aux femmes représentent un putain de thème de défilé ?". Euphémisation, banalisation, culte du "fashion" à tout prix... Les critiques fusent.
Pas la moins polémique des initiatives donc. Commentaires virulents, mais dont on comprend l'intensité, à l'heure où la lutte contre les violences conjugales demeure un enjeu majeur et permanent. Ce n'est pas la première fois que Shayk scandalise. En janvier dernier, on la retrouvait au sein du défilé de Schiaparelli lors de la Fashion Week de Paris en train de défiler avec des fausses têtes d'animaux. La cause animale peut aller se rhabiller...
En 2021 en France, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, et que parmi les femmes tuées par leur conjoint, 35 % étaient victimes de violences de la part de leur compagnon, détaille l'Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple du ministère de l'Intérieur.
Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de violence, vous pouvez composer le 3919, un numéro national et gratuit. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 8 h à 22 h, l'anonymat des victimes est respecté.