La presse spécialisée se fait régulièrement l’écho de l’arrivée d’un nouveau réseau social censé concurrencer Facebook, mais, jusqu’à présent, celui-ci continue de régner sans partage sur le Web, au point que la moindre panne du réseau peut créer un vent de panique, comme au mois de juin dernier. Ello, qui se présente justement comme l’anti-Facebook, va-t-il réussir là où Google + a échoué ?
Ce réseau social américain est déjà devenu la coqueluche des blogueurs américains, séduits par son principe de base : pas de publicité. De fait toute la communication autour d’Ello repose sur ce positionnement opposé à celui de Facebook, comme on peut le lire sur le site : « Chaque post que vous partagez, chaque ami que vous vous faites et chaque lien sur lequel vous cliquez est traqué, enregistré et converti en données. Les annonceurs achètent vos données personnelles afin de diffuser des publicités ciblées. Vous êtes un produit qui est acheté et vendu. » Ello revendique donc le fait d’être un réseau social qui « donne le pouvoir aux gens » en leur fournissant « un endroit pour entrer en contact, créer et célébrer la vie » plutôt que de « [ les] tromper, [ les] forcer et [ les] manipuler ».
Pour le moment, Ello n’est disponible que sur invitation, mais cette restriction n’a pas empêché le site de connaître un succès foudroyant avec un nombre de demandes d’adhésion en flêche la semaine dernière. Ce plébiscite témoignerait-il d’une baisse de popularité de Facebook, régulièrement pointé du doigt, en raison de ses conditions d’utilisation, de sa censure erratique de photos d’utilisateurs ou de ses règles de confidentialité complexes ?
Le succès d’Ello pose cependant la question du modèle économique de ce site - pour l'instant financé uniquement par des dons - en l’absence de partenariats publicitaires. Paul Budnitz, l'un des cofondateurs du réseau social, a indiqué que son équipe travaillait à la mise en place d’un système d'options payantes pour permettre aux utilisateurs d’accéder à des fonctionnalités supplémentaires. Reste à savoir si ce modèle peut être viable à long terme...