Malgré les nombreuses plaintes déposées par des ex-employées de Tesla et SpaceX, le milliardaire obsédé par la conquête de l'espace n'aurait rien fait pour y mettre un terme. À en lire les témoignages des victimes supposées, c'est même tout l'inverse, tant le comportement d'Elon Musk et ses tweets auraient encouragé l'atmosphère sexiste et oppressive sur place. Une culture de boys club problématique que les jeunes femmes dénoncent, récits précis à l'appui.
Ashley Kosak, une ancienne ingénieure de SpaceX, explique ainsi l'agression sexuelle qu'elle a subie sur site dans un long texte publié en novembre dernier. "Quelques semaines après mon arrivée, un collègue m'a approchée alors que je lavais mes couverts, et a attrapé mes fesses", se souvient-elle.
Un autre lui aurait touché la poitrine lors d'un événement, un autre encore, envoyé des messages à caractère sexuel et un quatrième se serait invité chez elle sans son accord. Des faits qu'elle a rapportés aux ressources humaines, mais personne n'interviendra.
Elle qualifie d'ailleurs la compagnie d'"irresponsable sur le plan environnemental et si sexiste que le seul remède est que les femmes partent." Ce qu'elle a fini par faire. Et malheureusement, le témoignage Ashley Kosak n'est pas isolé : au moins 4 autres femmes qui travaillaient chez SpaceX rapportent des actes et propos sexistes provenant de collègues masculins dans une enquête de The Verge. Là encore, les RH, alertées, ne bougent pas. Pire, elles auraient subi des représailles de la part de leurs managers.
Même constat chez Tesla : 8 ex-employées ont déjà porté plainte pour des comportements de harcèlement sexuel, informe le Washington Post. Cette fois cependant, aucune n'ira prévenir le service dédié, de crainte que leurs managers, pour certains auteurs des actes, ne soient impliqués. Eden Mederos, l'une des plaignantes, est en revanche formelle : les tweets du patron Elon Musk ont rendu la situation "encore pire".
Deux en particulier sont pointés du doigt : celui dans lequel il révèle que le nom des 4 modèles de voiture forme un acronyme : S, 3, X, Y - pour "sexy". Et un autre, où il explique envisager de fonder le Texas Institute of Technology and Science, dont les initiales seraient "TITS", "seins" en anglais. Une jeune femme lui rétorque d'ailleurs qu'il doit avoir "13 ans" d'âge mental pour penser que c'est drôle.
Treize ans d'âge mental, une obsession destructrice pour l'espace, une attitude toxique qui favorise le harcèlement... et le titre de personnalité de l'année décerné par le Time. Bienvenue en 2021.