Un an après l'entrée en vigueur, en avril 2014, d'une nouvelle législation contre les mariages forcés en Angleterre, un homme vient d'être condamné à seize ans de prison pour ce crime.
Cet homme d'affaires âgé de 34 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, a été emprisonné pour y purger sa peine. Il a en effet reconnu avoir forcé une jeune femme de 25 ans à l'épouser l'an dernier.
Alors qu'il était déjà marié, le coupable s'était amouraché de la victime, une jeune musulmane pieuse et vierge. Après avoir été attirée chez lui sous un faux prétexte, celle-ci s'était retrouvée attachée, baîllonnée, puis violée. Il avait ensuite menacé de tuer son père si elle ne consentait pas à se marier avec lui.
L'agresseur a été condamné à quatre ans de prison pour mariage forcé, douze mois de prison pour bigamie, douze mois pour voyeurisme et seize ans de prison pour viol. Ces peines ne s'additionnent pas les unes aux autres et il purgera donc seize ans de prison en tout.
Pour les associations anglaises qui luttent contre cette pratique, les détails sordides de cette affaire témoignent de la nécessité pour la police et le service des poursuites judiciaires de la Couronne de passer à l'action pour lutter plus sévèrement contre ce type de crime dans le pays. L'an dernier, le Département de lutte contre les mariages forcés, qui travaille avec le Bureau de l'intérieur et le Bureau des affaires étrangères, a examiné 1267 affaires de mariages forcés. C'est toutefois la première fois que quelqu'un est condamné.
D'après The Independent, la majorité des cas de mariages forcés en Angleterre concerne des familles venant d'Asie du Sud ; 47% des victimes prises en charge par le département dédié sont d'origine pakistanaise, 11% d'origine bengalie et 8% d'origine indienne. La peur de s'attaquer à des pratiques inscrites dans la culture explique, selon les associations, la répugnance des services sociaux et des autorités à passer à l'action pour punir sévèrement le mariage forcé.
Pour Lian Penhale, la superintendante de la police du pays de Galles du sud, cette première condamnation est un premier pas très positif dans la lutte active contre le mariage forcé. "J'espère que le verdict d'aujourd'hui agira comme catalyseur afin de donner du pouvoir aux victimes et leur permettre d'aller chercher auprès de la police et de nos partenaires le soutien dont elles ont besoin afin de se libérer de ce joug et de présenter les coupables devant la justice", a-t-elle déclaré.