"Pas de vaccin, pas d'argent", c'est l'intitulé de la nouvelle politique mise en place par le gouvernement australien décidé à sévir contre les parents qui ne font pas vacciner leurs enfants.
Annoncée en avril 2015 par le Premier ministre australien Tony Abbott, cette mesure qui prend effet en ce début d'année, consiste à retirer les avantages fiscaux aux parents anti-vaccins. Ces dégrèvements annuels peuvent atteindre 15 000 dollars par enfant. "C'est une annonce de santé publique très importante, car c'est une mesure essentielle pour faire en sorte que nos enfants et nos familles soient en bonne santé", avait déclaré le dirigeant à ABC à l'époque. Seules les familles pouvant se réclamer d'un culte religieux opposé à la vaccination pourront continuer à profiter de cet avantage fiscal.
"Le choix que font certaines familles de ne pas immuniser leurs enfants contre les maladies n'est pas soutenu par les politiques publiques ou la recherche médicale, et il ne devrait pas non plus être supporté par les contribuables sous forme d'aides aux parents", avait justifié le Premier ministre.
Le but de cette mesure est bien entendu d'encourager plus de parents à faire vacciner leurs enfants afin de réduire le nombre d'enfants non-vaccinés dans le pays, en augmentation constante. Si le taux de vaccination des enfants en Australie est toujours au-dessus de 90%, ABC News rapporte que 39 000 enfants âgés de moins de 7 ans n'avaient pas été vaccinés en raison des objections de leurs parents, contre 24 000 au cours de la décennie passée.
Ce n'est guère la première fois que le gouvernement australien s'en prend aux anti-vaccins. En 2014, il avait ainsi retiré à un réseau de militants anti-vaccins le statut d'association caritative afin de l'empêcher de toucher des dons.
Le mouvement anti-vaccin progresse dans de nombreux pays occidentaux, où de nombreux militants dénoncent les risques que représenterait la vaccination, au point que certaines maladies rares qu'on pensait éradiquées refont surface. Aux Etats-Unis, où le rejet des vaccins est particulièrement important, les anti-vaccins s'appuient notamment sur une étude, qui a depuis été retirée, établissant un lien entre les vaccins et les troubles autistiques. En France, le professeur Joyeux s'est attiré les foudres de l'Ordre des médecins en 2015 en faisant circuler une pétition sur les dangers du vaccin Infanrix.