Grand classique devant l’éternel, THE question qui tue (c’est le cas de le dire) finira bien par vous tomber sur le coin de la tête au moment où vous vous y attendrez le moins. Variante : « Et mamie, elle, elle va mourir bientôt nan ? Elle est encore PLUS VIEILLE que toi nan ? ». Mmh, charmant.
Que répondre ? Faire une réponse pédagogico-mytho en expliquant que papa/maman va mourir un jour mais dans trèèèèèès longtemps quand ils seront trèèèèès vieux (tout comme mamie, d’ailleurs, qui pète le feu. Hein mamie ?).
Dit très fort, dans la queue de chez boucher le dimanche matin en parlant de l’acariâtre cliente qui vous précède, cette sortie devrait squatter vos anecdotes de déjeuners familiaux pour longtemps. Malheureusement si, plus tard, vous finirez par en rire, sur le moment, ce sera moins le cas.
Que répondre ? Plusieurs solutions : feindre de n’avoir rien entendu et tenter rapidement un détournement de l’attention de l’attaquant (« Oh, regarde, des bonbons ! ») / gronder le malotru en lui expliquant bien fort que non la dame n’est pas grosse, en espérant qu’il ne partira pas dans un long débat construit à base de « si/non/si » / laisser la grosse dame répondre, en croisant les doigts pour qu’elle le fasse sans esprit belliqueux.
Passées ces années idylliques pendant lesquelles votre progéniture ne cessait de vous répéter que vous étiez « la plus belle des mamans DU MONDE » sont fatalement venues celles de la lucidité, alliées certains jours à des happenings spécial cruauté.
Que répondre ? Respirer, retenir ses larmes, et éviter de partir en quête d’une vérité plus dure encore (air méchant : « Pourquoi tu dis ça ?? POURQUOI ?? OÙ des rides ? Qu’est-ce que tu veux dire EXACTEMENT ? PLUS OU MOINS QUE TATA RÉPONDS !!! »). Profitez plutôt de cette sagesse que vous ont apportées ces années gracieusement dessinées sur votre visage pour répondre simplement… avant de noyer votre chagrin dans l’alcool, la nourriture ou la destruction de vos crèmes anti-âge.
Comment avez-vous pu négliger la règle d'or du « motus-3 ans » ? Elle est pourtant simple : après 3 ans, ne JAMAIS, JAMAIS dire du mal de qui que ce soit devant son enfant, à moins d’avoir envie que cela soit répété. Donc les « tonton est un radin » ou « mamie nous gonfle » (« c’est quoi nous gonfle ? pourquoi tu gonfles maman, mamie ? »), vous vous les gardez pour les petites soirées couple-bashing.
Que répondre ? Plus qu’une solution, nier en bloc ! « Ah mais non chéri ça n’est pas CE voisin (sourire dents blanches) ! C’est l’AUTRE voisin, celui de la campagne tu sais ? ». Décamper rapidement. Voire, déménager si voisin dangereux.
Eh oui, rien que pour ce jour maudit où, après avoir soufflé de désespoir, vous devrez bien vous y coller, peut-être auriez-vous dû réfléchir à deux fois avant de faire des enfants vous-même. Car si, à la première attaque, vous pourrez vous en sortir avec une belle histoire de graine, viendra un moment où il faudra bien expliquer comment la graine se fraye son chemin dans le ventre (eh oui, COMMENT MAMAN ?).
Que répondre ? Faire simple, ne pas essayer de mentir puisque les copains viendront valider ou non vos propos, et, surtout, tenter de cacher sa gêne sous peine que l’enfant ne vienne plus jamais s’adresser à vous pour ce genre de question. Et Dieu sait à quelles sources plus ou moins fiables il s’adresserait alors.
« Pourquoi on est pauvres ? », « Papa, il est AMOUREUX d’Angelina Jolie, tu crois ? », « Comment ça décolle, une fusée ? », « C’est quoi, demain ? », « Pourquoi on voit le soleil et après on le voit plus ? »... Gênantes, déprimantes ou révélatrices de vos propres limites, les questions d'enfants, dénuées de toute pudeur, retenue ou barrière sociale, nous poussent bien souvent à regarder en face certains faits que l'on ne prend plus la peine d'étudier, ou à nous poser ces questions qu'on occulte bien souvent.
Et vous, avez-vous des souvenirs de honte cuisante ou d'émotion particulière dues à certaines sorties de vos petits ?