Longtemps minoritaires parmi les pionniers qui se lancent dans la grande aventure de l'entrepreneuriat, les femmes sont sur le point de rattraper leur retard avec leurs confrères en matière de création d'entreprise, et ce malgré l'invisibilisation forcée qu'elles doivent encore subir. Entre 2012 et 2015, le nombre de start-ups créées dans le monde par des femmes a explosé : +80% en l'espace de trois ans. Alors qu'en 2012, seules 10% des entreprises comptaient une femme à leur tête, elles sont aujourd'hui 18% à diriger une start-up qu'elles ont-elles-mêmes créées. En France, en 2016, 38% des entrepreneurs sont des femmes.
Pourtant, malgré les progrès effectués en matière d'égalité, beaucoup reste à faire. D'abord pour lever les barrières psychologiques que se mettent les femmes, persuadées de ne pas y parvenir. Mais aussi pour leur offrir davantage de rôles modèles, les aider à mieux concilier vie privée et vie professionnelle et surtout accorder les mêmes financements aux hommes et aux femmes.
C'est pour ces raisons que certaines grandes métropoles mondiales se montrent plus accueillantes envers les créatrices d'entreprise que d'autres. À l'occasion du 8e Dell Women Entrepreneur Network Summit, Dell a dévoilé cet été les résultats de son Women Entrepreneur Cities Index 2017 (WE Cities) qui classe les 50 villes du monde où il fait bon créer sa boîte quand on est une femme.
Chacune des villes répertoriées a reçu une note sur 100, calculé selon cinq critères (les capitaux, les marchés, les talents, la culture et les nouvelles technologies). Parmi les 72 indicateurs sur lesquels se base le classement, 45 sont liés au genre. Ces indicateurs sont confrontés à quatre critères : pertinence, qualité des données, caractère d'unicité dans l'Index et spécificité liée au genre.
1. New York
2. Baie de San Francisco
3. Londres
4. Boston
5. Stockholm
6. Los Angeles
7. Washington
8. Singapour
9. Toronto
10. Seattle
11. Sydney
12. Paris
13. Chicago
14. Minneapolis
15. Austin
16. Hong Kong
17. Melbourne
18. Atlanta
19. Amsterdam
20. Portland (Oregon)
21. Berlin
22. Taipei
23. Pittsburg
24. Tel Aviv
25. Copenhague
26. Vancouver
27. Houston
28. Johannesburg
29. Barcelone
30. Séoul
31. Munich
32. Miami/Fort Lauderdale
33. Nairobi
34. Dublin
35. Varsovie
36. Belfast
37. Milan
38. Pékin
39. Tokyo
40. Bangalore
41. Kuala Lumpur
42. Sao Paulo
43. Dubaï
44. Shanghai
45. Mexico
46. Lima
47. Guadalajara
48. Istanbul
49. Delhi
50. Jakarta
"Globalement, la proportion de femmes entrepreneures à l'échelle mondiale augmente de plus de 10% chaque année. Les femmes sont aussi, sinon plus susceptibles, que les hommes de créer des entreprises sur de nombreux marchés. Toutefois, des obstacles d'ordre financier, culturel et politique,peuvent limiter le succès de ces entreprises", analyse Karen Quintos,EVP et Chief Customer Officer chez Dell. "En fournissant aux pouvoirs publics et aux législateurs les données dont ils ont besoin pour offrir un cadre plus propice aux femmes entrepreneures à fort potentiel, nous pouvons améliorer collectivement l'environnement pour le développement de ces entreprises et, qui seront bénéfiques pour les perspectives économiques d'une ville".
Sans surprise, les villes américaines trustent les premières places du classement : New York à la première place, la Baie de San Francisco (San Francisco et San José) à la deuxième, Chicago à la quatrième.
Paris, elle, se place douzième, derrière d'autres villes européennes comme Londres (3e place) et Stockholm (5e) avec une note de 45,4 sur 100. Si Dell qualifie la capitale française de ville "à surveiller", il manque selon Stéphanie Cardot de vrais atouts à Paris pour espérer devenir aussi attractive que les métropoles américaines : "quelques réformes et surtout une culture de l'entrepreneuriat dès le plus jeune âge", détaille au Monde la fondatrice et PDG du service de conciergerie d'entreprise To Do Today.
"Chacune des villes de ce classement a quelque chose à apprendre des autres et peut encourager un changement politique de nature à attirer et soutenir les femmes entrepreneures. Un tel changement se fera sentir, non seulement au niveau d'une ville mais de l'humanité tout entière, grâce au développement d'un écosystème où tous les entrepreneurs - hommes ou femmes - pourront prospérer", souligne Elizabeth Gore, entrepreneure en résidence chez Dell.