C'est la hantise de bon nombre de malades devant subir une opération chirurgicale : se réveiller suite à l'intervention et découvrir que les médecins se sont « trompés » de procédure. Malheureusement pour ce Britannique hospitalisé au Royal Liverpool Hospital, il ne s'agit pas d'un cauchemar, mais de la triste réalité.
L'homme, dont le nom et l'âge n'ont pas été révélés, devait être opéré pour un problème urologique mineur. Mais, en lieu et place de l'intervention initialement prévue, l'homme a subi une vasectomie, une opération chirurgicale de stérilisation qui consiste à sectionner les canaux reliant les bourses à la verge. Se rendant compte de sa bévue, le chirurgien a tenté d'inverser l'opération, sans aucune certitude qu'elle réussisse. Car si l'opération est efficace à 99%, seules 55% des vasectomies inversées réussissent avec succès, d'après les chiffres du National Health Service, le système public de santé britannique.
Mortifiée par l'erreur commise par son chirurgien, la direction du Royal Liverpool Hospital a présenté publiquement ses excuses à la victime. « Nous nous excusons sans réserve auprès du patient et nous lui offrons tout notre soutien, a déclaré Peter Williams, le médecin-chef de l'hôpital. Nous regrettons profondément la détresse que cela lui occasionne. » Dans l'attente des conclusions de l'enquête interne, le chirurgien fautif a été privé de son droit d'opérer, rapporte The Telegraph.
Interrogé par le quotidien britannique, l'avocat spécialisé dans les erreurs médicales Ian Cohen juge le cas « choquant et très inquiétant ». « Il y a eu des manquement catastrophiques dans la procédure, comme de simples vérifications pour s'assurer que la bonne opération va être pratiquée sur le bon patient », estime-t-il.
L'histoire de ce patient stérilisé par erreur est d'autant plus inquiétante que ce n'est pas la première fois que le Royal Liverpool Hospital commet un « never event » en se trompant lors d'une opération chirurgicale. En 2011 en effet, un patient s'était fait arracher par erreur une dent saine à la place de celle abîmée.
Une seule consolation pour le Britannique qui a subi la vasectomie : au cas où l'opération s'avérerait irréversible, il pourrait demander une compensation financière de près de 100 000 livres (environ 122 000 euros) en réparation du préjudice subi.