Tout commence lorsque la mère de sa petite amie de 15 ans découvre sur son téléphone une vidéo envoyée par son petit copain. Pour faire court, il s’agit de son pénis en érection. Furieuse, elle aurait demandé au jeune homme plusieurs fois d’arrêter ses envois (on imagine une mère furieuse, et un ado ricanant à l’autre bout du fil). Ces envois privés ne cessant pas, elle n’a pas hésité une seule seconde, et est allée porter plainte. Étrangement, comme le rapporte par ailleurs le site Grazia, la jeune fille, qui elle aussi s’est livrée à ce jeu en lui envoyant des photos d’elle nue, n’a pas été inculpée. Quant à son copain, il est accusé de « fabrication et distribution de pornographie infantile ». Evidemment, cela implique que son nom sera à vie dans un registre où sont consignés les auteurs d’abus sexuels envers mineurs (un certain nombre de personnes morales et d’employeurs peuvent y avoir accès) et qu'il risque à 17 ans quatre ans de prison ferme. Rien que ça.
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Mais ce n’est pas tout. Il fallait bien en effet que les policiers apportent la preuve irréfutable que le pénis en érection de la vidéo était bien celui de l’adolescent. NBC Washington explique alors ce qui lui est arrivé: ils l’ont amené dans une pièce, et ont pris des photos de ses parties génitales. Le fait que des adultes prennent des photos des parties génitales d’un mineur ne semble pas avoir heurté la raison des policiers qui se sont adonnés à cet acte humiliant. Pire, toujours selon NBC, un nouveau mandat pourrait même forcer le jeune homme à se faire prendre une fois de plus en photo, sous toutes les coutures - mais cette fois-ci en érection, histoire d’avoir une preuve en béton.
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L’affaire fait grand bruit aux Etats-Unis, où tous les États ne disposent pas de législation spécifique sur les sextos entre mineurs. Un éditorial très virulent du Washington Post appelle les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire à un peu de retenue, arguant notamment que les peines doivent être proportionnelles aux crimes (s’agit-il seulement d’un crime?). Surtout, le journal appelle à élaborer une véritable législation spécifique aux sextos entre mineurs, et cite une étude montrant que 30% des enfants de leur âge se sont déjà adonnés à cette pratique. Est-ce seulement étonnant à l’heure des smartphones ?