« D'autres pays savent le faire. Si la France le peut, nous le pouvons aussi. » Après avoir pris pour modèle le système français de protection sociale pour élaborer l’ObamaCare, sa réforme de l’Assurance maladie, Barack Obama continue à puiser son inspiration de ce côté-ci de l’Atlantique.
Lundi 23 juin, lors du « Sommet pour les familles qui travaillent » à Washington, le président américain a publiquement déploré que les États-Unis soient aujourd’hui « le seul pays développé dans le monde n’offrant pas de congé maternité ». « Et ce n’est pas le genre de liste sur laquelle on souhaite figurer tout seul », a-t-il insisté, avant d’exhorter les agences gouvernementales à adopter des pratiques plus flexibles sur le lieu de travail pour permettre aux parents, et notamment aux mères de famille, de mieux concilier vies professionnelle et personnelle.
Barack Obama a aussi adressé de sévères remontrances à l’égard de la Chambre des représentants. Majoritairement républicaine depuis l’élection présidentielle, en novembre 2012, l’instance du Congrès n’a jusqu’ici pas fait assez pour aider les Américains à surmonter les difficultés du quotidien, estime le président américain. Il a ainsi appelé les élus à adopter la loi d’équité pour les travailleuses enceintes, qui oblige les employeurs à offrir davantage de flexibilité pour les femmes enceintes qui continuent de se rendre au travail jusqu’à très tard dans leur grossesse. « Tout ce qui rend la vie plus difficile aux femmes rend aussi la vie plus difficile aux familles, et plus difficile aux enfants. Quand les femmes réussissent, les États-Unis réussissent [...] Ce problème ne concerne pas seulement les femmes, il concerne les États-Unis. »
Éloge d’un mari à sa « femme remarquable »
Pour défendre la loi d’équité, Barack Obama n’a pas hésité à évoquer sa vie personnelle. « Je prends cela personnellement parce que je suis le mari d’une femme remarquable qui s’est battue pour travailler et en même temps élever nos filles lorsque j’étais en déplacement, et je me souviens des efforts qu’elle a dû faire. » Et d’exprimer le souhait que ses deux filles, Malia, 14 ans, et Sasha, 11 « soient capables d’avoir une famille, qu’elles soient capables d’avoir une carrière et qu’elles soient capables d’aller aussi loin que leurs rêves les porteront. » « Et je veux une société qui défende cela », a-t-il conclu.
Aujourd’hui, la loi fédérale américaine accorde aux jeunes mères un congé maternité de 12 semaines, non rémunéré, et à certaines conditions (être salariée depuis au moins 12 mois, avoir travaillé plus de 1 250 heures pendant ces 12 mois, et dans une entreprise de 50 employés ou plus). Certains États américains, comme la Californie ou Washington, ont cependant mis en place des mesures en faveur de congés de maternité payés.
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