Plus de 125 000 femmes excisées vivent en France. 17 000 bénéficient du statut de réfugié au titre du "risque de mutilations génitales féminines". 200 millions de filles et de femmes dans le monde vivent avec une mutilation génitale. Tout cela, c'est ce que rappelle gravement l'ONG Vision du Monde, association de solidarité internationale qui vient en aide aux enfants les plus vulnérables.
Des chiffres dont la diffusion est nécessaire à l'occasion de la Journée internationale de tolérance zéro à l'égard des Mutilations Génitales Féminines. Car le fléau des mutilations génitales et particulièrement de l'excision touche bien trop de filles et de femmes dans le monde. On parle de mutilations génitales féminines (MGF) quand il est question de "l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins pratiqués à des fins non thérapeutiques"
Qu'est-ce que l'excision ? Simple : c'est une forme de barbarie qui se fait passer pour une tradition. Qu'elle prenne place en Egypte, au Kenya, au Soudan. Le constat est le même. On ne pourrait guère symboliser plus fortement ce que signifie "violence patriarcale" qu'en désignant du doigt ces mutilations génitales. Et leurs conséquences sont lourdes, très lourdes.
Dans un communiqué, Visions du Monde met effectivement l'accent sur la réalité de violences qui perdurent malgré les alertes à l'international. Mais aussi, sur les conséquences de ces "MGF", motivées par des pressions familiales et culturelles : "ces pratiques dangereuses sont à l'origine de complications sévères et pouvant causer la mort : hémorragies, chocs septiques, infections, rétention urinaire, douleurs sévères".
"Excisions réalisées dans des conditions sanitaires déplorables, mariages précoces ou encore famines et guerres, partout dans le monde, des millions d'enfants ont pour seul horizon la souffrance"
CQFD. Rappelons par exemple le cas de l'Egypte : entre 96 et 98% des femmes y sont victimes de mutilation sexuelle féminine, soit 3600 fillettes par jour, déplorait en janvier 2020 l'écrivaine franco-égyptienne Sérénade Chafik, malgré le fait que l'excision, partielle ou totale, y soit une pratique interdite depuis 2008, et que l'Egypte ait même instaurée une Journée nationale pour l'élimination des mutilations génitales.
Pourquoi ? Visions du Monde décrypte : "Dès leur enfance et jusqu'à leur adolescence, les filles subissent la pression sociale et certaines croyances culturelles ancrées depuis des siècles, selon lesquelles la valeur d'une fille pour sa famille est déterminée par son aptitude au mariage. Les MGF représentent un rite de passage obligatoire pour devenir une " bonne épouse "."
"Ouvrons les yeux sur les visions de cauchemars dont des millions d'enfants sont témoins chaque jour", alerte encore l'ONG, qui aux côtés de l'agence Steve a déployé pour ce faire toute une campagne dédiée au sujet. Une mobilisation qu'on ne peut qu'encourager, en espérant voir les lignes (enfin) bouger.
Le mot de la fin ? Ceux de l'Unicef : "Les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits humains des femmes et des filles, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l'intégrité physique, ainsi que de leur droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles". Tout est dit.