30 mai 1995, Saint-Andréol-le-château, dans le Rhône, un incendie frappe la maison de la famille Bébien. A l’intérieur, le couple, Vincent et Odette, et leurs deux enfants ne sortent pas de l’habitation, et pour cause. Tous ont été tués par balles avant l’incendie. La piste du drame familial suivi d’un suicide est tout de suite écartée par les enquêteurs, dans la mesure où l’on ne retrouve pas l’arme du crime, une carabine 22 LR. Seule survivante de cette tuerie, Samantha, la fille aînée du couple, qui vit depuis quelques années loin du domicile familial. Son comportement, étrange, après le drame, va attirer l’attention des enquêteurs. Egalement dans le viseur de la police, Eric Bruyas, le mari de la fille du couple.
Le lendemain du drame, Eric Bruyas contacte l’assureur des Bébien, en ayant déjà dressé une liste exhaustive de tous leurs biens, bibelots et petites cuillères compris. Quelques semaines plus tard, le gendre du couple assassiné, 27 ans, fait des aveux partiels. Il prétend qu'en passant « par hasard », il a découvert les cadavres de ses beaux-parents et de leurs enfants. Pour ne pas choquer son épouse, il aurait choisi de maquiller ce drame en mettant le feu à la maison. Il reconnaît également que les bidons d'essence retrouvés sur place lui appartenaient. Il a également indiqué avoir jeté dans le Rhône une carabine 22 LR à canon scié. Au centre de la querelle, des histoires d’endettement, qui auraient poussé le principal suspect à commettre ce quadruple assassinat.
Eric Bruyas habitait à Givors, avec sa femme et leurs trois enfants. Après la faillite de son entreprise d'électricité, il venait de monter une société de chaudronnerie et aurait emprunté, pour cela, 30.000 francs à Vincent Bébien. Présent sur les lieux du drame, c'est lui qui ouvrait, aux côtés de sa femme en pleurs, le cortège funèbre le jour de l'enterrement.