Marie-Alice Dibon avait 53 ans et vivait à Puteaux. Elle était franco-américaine, titulaire d'un doctorat et d'un DESS en pharmacie industrielle, et présidait sa propre entreprise dans le domaine de la communication, des sciences et de l'industrie de la beauté, d'après Le Parisien.
Après une disparition inquiétante suite à une visite chez son ex, signalée au commissariat par un de ses amis, son corps nu a été retrouvé dans une valise flottant sur l'Oise, le 22 avril. Elle est la 51ème femme à avoir été victime de féminicide en France, depuis début 2019.
Un chiffre rapporté par le collectif Féminicides par (ex) compagnon, qui amène le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint à une tous les deux jours et demi, contre une tous les trois jours en 2018. Un chiffre qui ne cesse d'alerter sur l'urgence de la situation des violences faites aux femmes en France, et sur l'absence de mesures "efficaces et dissuasives" de la part du gouvernement que dénoncent plusieurs associations féministes.
"Il faut en finir avec le laxisme et l'impunité dont bénéficient les hommes violents. Nous demandons des mesures efficaces et dissuasives pour traiter ces violences de genre", écrit Féminicides par (ex) compagnon sur Twitter. "Ce massacre doit cesser !"
"De nombreuses mesures permettraient de faire reculer ces violences", publie à son tour Nous Toutes, avant d'interpeller directement Emmanuel Macron et Edouard Philippe : "@EmmanuelMacron, @EPhilippePM pourquoi aucun plan d'urgence n'a encore été déclenché ?"
Au micro de France Inter, Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes, s'est également exprimée sur le sujet : "On entend souvent que le crime est passionnel, que la jalousie a entraîné une pulsion. Mais nous, qui nous portons partie civile régulièrement dans ces drames, nous nous apercevons que l'histoire des violences, remonte souvent à bien des années, avec une aggravation des situations de violences qui va crescendo."
Elle rappelle également l'existence du 3919 Violences Femmes Info, le numéro d'urgence anonyme à disposition des victimes de violences : "Pour chaque démarche à accomplir - à la fois les démarches judiciaires, les questions d'emplois, d'hébergement, de logement - des professionnels peuvent être à leurs côtés pour les soutenir. Les femmes doivent le savoir".
En avril, suite au féminicide de Dalila, 51 ans et mère de trois enfants, tuée de plusieurs coups de feu par son mari dans le Var, Marlène Schiappa avait demandé à la justice de durcir le ton et de "faire en sorte que les violences conjugales soient mieux condamnées dès le début, que l'on n'attende pas que l'on arrive au meurtre de ces femmes", comme le rapporte RTL.