En détention provisoire depuis trois semaines à Lyon-Corbas, la mère de la petite Fiona, Cécile Bourgeon n'était jusqu'à présent poursuivie que pour quatre délits, dont « recel de cadavre » et « non-assistance à personne en danger ». Elle pourrait prochainement être, au même titre que son compagnon Berkane Makhlouf, inculpée puis jugée devant la Cour d'assises pour « coups mortels aggravés ». C'est ce qu'a indiqué ce lundi 21 octobre à la presse le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès. « J'ai signé ce matin un réquisitoire supplétif, a-t-il déclaré.
Alors que pour le moment, seul Berkane Makhlouf était poursuivi pour « coup mortels aggravés », Pierre Sennès soupçonne également la jeune femme d'avoir violemment frappé Fiona et d'avoir entraîné sa mort.
Cette version des faits corrobore celle donnée par son compagnon, qui avait, lors de son audition devant les juges d'instruction, accusé Cécile Bourgeon de violences sur Fiona « la veille du décès ». L'avocat de Berkane Makhlouf, Me Mohamed Khanifar a déclaré que la requalification de la mise en examen de la jeune femme était une « mesure de justice ». Cité par Le Parisien, l'avocat de Cécile Bourgeon, Me Gilles-Jean Portejoie, a pour sa part déploré la demande du procureur : « Laissons faire la justice. Le procureur demande, le juge décide, on verra si je juge a des éléments nouveaux. »
Selon des sources judiciaires citées par Le Nouvel Observateur, la confrontation entre Makhlouf et Bourgeon, bien que nécessaire, n'est, pour l'heure, pas prévue, et ne devrait pas avoir lieu avant le mois de novembre.
Cette nouvelle intervient alors que les deux autres enfants de Cécile Bourgeon, Eva, 3 ans, et Bilal, qu'elle a eu cet été avec Berkane Makhlouf viennent d'être confiés à l'aide sociale à l'enfance.
Lors de ses précédentes auditions, Cécile Bourgeon s'était montrée incapable d'indiquer aux enquêteurs l'endroit exact où elle et Berkane Makhlouf ont enterré le corps de Fiona, qui reste pour l'heure introuvable. D'après l'AFP, la jeune femme doit à nouveau être entendue mardi à 14 heures par les juges d'instruction à Clermont-Ferrand. Les fouilles destinées à retrouver le corps de la fillette ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre, a indiqué le parquet.