La rentrée des classes rime aussi avec flambée des prix à la pompe cette année : +13,7 cts pour le gazole et +13,6 cts pour le sans-plomb (SP) 95 par litre depuis le 1er juillet. L’or noir a donc profité des vacances pour atteindre des sommets. Les consommateurs, un temps rassurés par la promesse de campagne de François Hollande de geler les prix de l’essence pendant 3 mois, demandent maintenant des comptes au gouvernement. Seulement, les ministres concernés sont dans l’embarras : Delphine Batho, en charge de l’Énergie renvoie la balle à Pierre Moscovici, à l’Économie, qui a promis un encadrement de ces coûts. Or les marges de manœuvre sont serrées. Pieds et poings liés, Bercy recevra pétroliers et distributeurs le 28 août pour tenter de trouver une solution. Six pistes peuvent être envisagées par le gouvernement, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
En premier lieu, le gel des prix, s’applique immédiatement et peut, pour un temps, satisfaire les automobilistes. Mais cette mesure est limitée dans le temps : légalement, elle ne peut être mise en place que pendant 6 mois consécutifs et elle est dépendante des marges des distributeurs qui ne peuvent vendre à perte. Ce qui n’est pas le cas de la taxe flottante. Mise en place entre 2000 et 2002, elle module les prix à la pompe mais creuse un trou abyssal dans les rentrées d’argent de l’État. Il en va de même pour la baisse de la TVA à 19,6% sur les produits pétroliers. Favorable aux automobilistes, elle handicaperait également les finances de la France.
Pour certains, la solution est celle du « chèque carburant » : ils seraient distribués aux conducteurs qui n’ont d’autre choix que d’utiliser leur voiture pour aller travailler. Déjà répandus à l’échelle locale, ces coupons ont aussi un prix que les entreprises ne peuvent pas toutes supporter. Pour les nostalgiques de la vignette supprimée en 2000, elle pourrait aussi réapparaître pour « financer la lutte contre l’essence chère » ; mais dans ce cas, c’est encore l’automobiliste qui passe à la caisse. Enfin, dernière piste étudiée : le recours aux réserves stratégiques. Seulement si l’État ajoute de l’offre à celle des pétroliers, les prix baisseront rapidement pour une durée déterminée avant de repartir à la hausse.
Laure Gamaury
Source : Le Parisien
Crédit photo : Polka Dot
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