






13 nominations et puis s'en va ?
La Cérémonie de la 50ème édition de la cérémonie des César à l'Olympia à Paris, le 28 février dernier, a étonné en partie : derrière le sacre attendu d'Emilia Perez, s'est déployé le simili "grand chelem" de L'histoire de Souleymane, film aussi important que poignant, mais aussi... Les échecs (relatifs) des pourtant ultra nommés Le comte de Monte Cristo et L'amour ouf. Moins triomphants que le film de Jacques Audiard, c'est un euphémisme.
L'amour ouf, fresque hyper ambitieuse de Gilles Lellouche, aux budgets énormes, à la narration très étendue, à la forme détonnante (et polymorphe) et au casting XXL (François Civil, Adèle Exarchopoulos, Raphael Quenard, Benoît Poelvoorde...) n'a semble-t-il pas tout à fait convaincu l'Académie. Seul Alain Chabat est reparti avec une précieuse statuette - du Meilleur acteur dans un second rôle.
L'amour ouf aux César, un gros fiasco malgré 13 nominations ?
L'une de ses stars témoigne...
Actrice remarquable depuis ses premiers rôles chez Kechiche et Téchiné, intense dans Je verrai toujours vos visages, autre semi-snobé de la cérémonie des César (il y a deux ans), Elodie Bouchez est revenue sur la réception de L'amour ouf, également en demi teinte malgré une flopée de nominations.
La fresque de Gilles Lellouche est elle vraiment un fiasco ?
Comme quoi, 5 millions d’entrées ne suffisent pas à installer une réussite de A à Z. On pourrait en dire autant du gros plus succès chapeauté par Pierre Niney, Le comte de Monte Cristo, qui repart quasiment tout à fait bredouille. Mais face à cette réception académique en demi teinte, Elodie Bouchez philosophe, chez CLIQUE : “Ça fait partie du jeu...."
Et la comédienne Césarisée ne s'arrête pas là...
Elle développe : "Cette année, la cérémonie a été axée sur quelque chose de plus social et politique, ce qui est super. Parfois on ne peut pas tout avoir et ce n’est pas grave”
Social et politique, comme le puissant L'histoire de Souleymane donc. Cependant, une autre star de L'amour ouf, Karim Leklou, est reparti couronné du précieux César du meilleur acteur, mais... pour Le roman de Jim, portrait d'une paternité pas comme les autres, éloge aux gentils, comme s'en est réjouit le comédien lui-même sur scène, mais aussi, témoignage d'une masculinité dépourvue de toute toxicité, saine, déconstruite. Un film à l'image de son acteur, en fait : d'une grande discrétion et pourtant, bouleversant de justesse émotionnelle.
On vous en parlait ici avec beaucoup d'enthousiasme.
Elodie Bouchez cependant tient à relever le positif, comme le succès public du film, ou l'esprit de groupe du casting : "durant la fête qui a suivi la cérémonie, on est tous restés ensemble, ouais ouais", s'amuse-t-elle auprès de Mouloud. Esprit de groupe qui s'est observé lors du sacre de Karim Leklou, tenant à applaudir l'équipe de "son" second film nommé, clamant les noms de Gilles Lellouche, François Civil, Adèle Exarchopoulos, sous un tonnerre d'applaudissements nourris.
Mais aussi, lors du discours "sketch" semi improvisé d'Alain Chabat, drôle et absurde, où ce dernier est venu saluer, très sincèrement, Vincent Lacoste : "heureusement que tu n'étais pas nommé Vincent, parce que tu nous baisait tous", a-t-il précisé avec tendresse. C'est peut être dans cette alchimie collective que se trouve la vraie réussite de ce film.