Cinq ans après « MotherFucker », son dernier one woman show applaudi par plus de 400 000 spectateurs et récompensé par un Globe de Cristal en 2010, Florence Foresti est de retour sur scène. « Dès que je m'absente cinq minutes c'est le bordel dans ce pays. Je me vois donc dans l'obligation de remonter sur scène au plus vite afin de remettre un peu d'ordre dans ce merdier. D'ici là, tâchez de tenir bon », avait-elle lâché, en novembre dernier, sur sa page Facebook. Finalement, c’est avec « Madame Foresti », son nouveau spectacle qu’elle entend redresser le pays.
Parmi les thèmes abordés pêle-mêle : son entrée dans la quarantaine, sa nouvelle vie de maman, l’éducation de sa fille mais aussi le féminisme. En effet, l’humoriste préférée des Français ne veut plus seulement amuser la galerie ; elle semble vouloir désormais défendre résolument l’image des femmes. « J’adore ça, c’est ma passion ! », a-t-elle récemment confié dans les colonnes de l’hebdomadaire Version Femina. Et de poursuivre : « Être féministe c’est être humaniste ». D’ailleurs, la quadragénaire l’avoue elle-même : elle utilise la scène comme une tribune d’expression. « Je crois qu’il y avait des choses qui me mettaient très en colère, notamment tout ce qui touche aux femmes », analyse-t-elle lorsqu’on l’interroge sur les motivations de ce nouveau spectacle.
Principaux sujets de mécontentement, la misogynie subi par les femmes ou pire, celui qu’elles s’imposent elle-même. « Le "phénomène Connasse", aussi bien la série de Canal+, le livre (La femme parfaite est une connasse, ndlr.) ou les bijoux du même nom, même si c’est du second degré, ça ne me fait pas rire. C’est sexiste. C’est une version modernisée des blagues sur les blondes. Comme s’il fallait en passer par là ou par la vulgarisation pour se faire accepter des hommes », déplorait-elle il y a quelques jours dans les colonnes du Parisien.
Mais si elle revendique sa volonté de réhabiliter la féminité et le « Madame », Florence Foresti se montre malgré tout très critique envers celles qui se disent féministes. « Le féminisme de Beyoncé, j’y crois pas. Le côté girl power, je déteste. Le féminisme, c’est juste de dire que les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Point », tranche-t-elle. Et en effet, son modèle ressemble davantage à Arletty qu’à la star américaine. D’ailleurs, ce n’est autre que la voix de l’actrice défunte qu’elle emprunte à la fin de son spectacle pour appeler son public à ne « pas laisser disparaître, derrière la dictature du sexy », la liberté durement acquise par les femmes. Et de conclure : une femme n’est pas une « connasse », c’est une Madame. À bon entendeur.