« Ce n'est que le premier jour d'un long chemin », a déclaré François Hollande dimanche soir, suite à sa victoire contre Martine Aubry au second tour des primaires. Élu avec 57% des voix, le député de Corrèze est conforté dans sa victoire grâce à cette large majorité et se veut désormais le candidat du « rassemblement ».
François Hollande est arrivé en tête dans tous les départements de métropole et d'Outre-mer, hormis cinq restés fidèles à Martine Aubry, à savoir le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Seine-Maritime de Laurent Fabius, et le Paris de Bertrand Delanoë, deux des soutiens majeurs de la maire de Lille. Il a par ailleurs enregistré de bons scores dans les fiefs de ses concurrents du premier tour. 60% dans la Saône-et-Loire d'Arnaud Montebourg, 72% dans les Deux-Sèvres de Ségolène Royal, 55% dans l'Essonne de Manuel Valls, 63% dans le Tarn-et-Garonne de Jean-Michel Baylet. Quant à la Corrèze, le score marqué est un plébiscite : il y remporte 95% des voix.
C'est dans un esprit de réunification qu’à la suite des résultats dimanche soir, M. Hollande a organisé une séance photo avec la famille PS devant le siège de Solférino, entouré de Ségolène Royal, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Laurent Fabius, Harlem Désir... Un symbole d’unité qu’il veut mettre en avant suite aux petites phrases échangées au cours de la campagne des primaires PS. Martine Aubry avait ainsi évoqué en parlant de François Hollande un « candidat du système », usant de « mots de droite » et avait dénoncé une « gauche molle ». M. Hollande, porté par sa large victoire, s'est fait lyrique, désireux de « réenchanter le rêve français ». « Les leçons de 2007 ont été tirées et apprises », a-t-il affirmé dans un entretien à l'AFP dimanche soir. « Il n'y aura pas deux campagnes », pas plus qu'une seule campagne « avec double commandement » comme lors de la précédente présidentielle menée par son ancienne compagne Ségolène Royal.
Reste que certains soutiens de la première heure de Hollande comptent bien souligner que si les socialistes sont gagnants, certains le sont plus que d’autres. Ainsi le député Julien Dray demande un « rééquilibrage à l'intérieur de la direction » pour arriver à une « osmose ». L'eurodéputé Stéphane Le Foll, organisateur de la campagne de François Hollande, a renchéri en jugeant que la direction du PS ne peut « rester en l'état ».
La droite, quant à elle, espère bien reprendre la main à l’issue tant attendue de ces primaires socialistes. Ce, en rattrapant son temps de parole dans les médias, mais également en profitant des divisions socialistes mises en avant par cette campagne. « Gauche molle, gauche sectaire, on a là deux marques de fabrique, qui seront assez présentes tout au long de cette campagne », a d’ores et déjà annoncé le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.
Crédit photo : AFP
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