Valérie Rosso-Debord : En effet des personnes se sont exprimées mais elles ne représentent pas toute la droite. Dans les statuts de l’UMP il est prévu que tant que notre représentant siège à l’Elysée, une primaire n’est pas nécessaire, c’est le principe de désignation du candidat par les conseillers nationaux qui est prévu. La question pourrait se poser en 2017, après un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy, puisqu’il ne pourra pas se présenter une troisième fois, mais pour l’instant nous sommes concentrés sur 2012.
V. R.-D. : L’intérêt médiatique des primaires est évident, et manifestement les Français s’y sont intéressés. Pour ma part je trouve assez nombriliste l’idée de venir expliquer chacun son tour pourquoi on est le meilleur candidat. Mais la page va se tourner après le deuxième tour et le temps médiatique va se tourner sur l’UMP. Nous avons un retard à rattraper, que le CSA confirme d’ailleurs. Les émissions spéciales développant les idées socialistes représentent un temps de parole important, que nous récupérerons. Les chaînes pourront notamment couvrir la convention du 18 octobre, qui portera sur le décryptage du programme du PS par l’équipe dirigeante et Jean-François Copé. Nous montrerons que les promesses socialistes en matière économique ne permettent pas d’atteindre l’équilibre. Ensuite, trois conventions auront lieu à Lille, Marseille et Toulouse pour présenter et valider l’ensemble du projet de l’UMP dans le champ de l’économie, l’international et la sécurité.
V. R.-D. : C’est une organisation nouvelle, mais je pense qu’au bout de trois débats les propos devenaient fortement redondants, et les commentateurs se sont accordés pour le dire. En tant qu’observateur politique, il est très intéressant de constater que les différences sont criantes entre Martine Aubry, François Hollande ou Arnaud Montebourg, qui pourtant se réclament d’un même projet. Il est dommage qu’une grande formation comme le PS n’ait pas su dégager une personnalité emblématique pour incarner son projet.
V. R.-D. : Non en effet. J’estime que cela relève de l’aveu de faiblesse et d’une incapacité du parti à se renouveler en son sein. C’est la preuve d’une pénurie de personnalité lorsqu’un parti est obligé d’en arriver là pour désigner un candidat. En France, le régime semi-présidentiel implique une rencontre entre un homme ou une femme et le peuple français, et les partis ne sont pas au centre du jeu, c’est inscrit dans la Constitution. Les primaires incarnent une mauvaise lecture constitutionnelle de la Ve République en imposant un troisième tour et en créant un système redondant.
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