L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), a annoncé aujourd’hui qu’il avait commencé à injecter un mélange d’eau et d’acide borique dans un des réacteurs où une nouvelle réaction de fission nucléaire pourrait s’être produite. Tepco a précisé qu’il s’agissait du réacteur n°2 de la centrale Fukushima Dai-Ichi, gravement endommagée lors de la catastrophe du 11 mars dernier. « Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d’une réaction de fission nucléaire localisée », a déclaré le porte-parole de l’opérateur, Hiroki Kawamata. Il a également ajouté que l’injection de ces produits était « une mesure de précaution ».
La fission nucléaire est le processus qui se produit habituellement dans les réacteurs atomiques, mais de façon contrôlée, ce qui n’est pas le cas à Fukushima. Tepco a cependant affirmé que la température et la pression à l’intérieur du réacteur, ainsi que le niveau des radiations n’avaient pas grandement changé. Les craintes de cette nouvelle fission nucléaire sont apparues après découverte (en cours de confirmation) de gaz xenon 133 et 135, ces derniers étant générés lors d’un tel processus. Ces gaz ayant une durée de vie assez courte, cinq jours pour le xenon 133 et neuf heures pour le 135, la fission nucléaire qui les a dégagées est forcément survenue très récemment. Selon un expert français, « il est difficile à ce stade d’analyser exactement ce qu’il a pu se produire, compte tenu du fait que nul ne sait dans quelles conditions ou sous quelle forme se trouve le combustible qui a fondu dans les réacteurs après le 11 mars ».
Ce nouvel incident intervient alors que, grâce aux mesures prises depuis des mois pour refroidir les réacteurs, les températures au fond des cuves ont été ramenées sous 100 degrés Celsius, condition sine qua non pour parvenir à « un arrêt froid » d’ici la fin de l’année.
Rappelons que trois des six réacteurs de Fukushima ont été endommagés, ainsi que la piscine du quatrième, après la rupture de leur alimentation électrique et l’arrêt de leur système de refroidissement. Ces incidents avaient été provoqués le 11 mars dernier par le séisme et le Tsunami qui l’avait suivi.
Alexandre Roux
(Source : Le Monde.fr)
Crédit photo : AFP
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