Ce sont des capsules argentées qui avaient, jusque-là, le vent en poupe outre-Manche. Ou encore dans les cuisines pour la fabrication de chantilly. Depuis quelques mois, ce sont les jeunes Français·es qui s'en procurent pour "pimenter" leurs soirées. Et pour cause, elles contiennent une "drogue légale", un gaz hilarant composé protoxyde d'azote, qui fait rire à coup sûr.
Tellement, qu'il s'agit désormais de la troisième substance psychoactive la plus consommée chez les étudiant·es, précise L'Express. Un succès qui a le don d'inquiéter les professionnel·les de santé, puisque les complications sanitaires se décuplent. En 2021, 500 signalements liés au "proto" ont été enregistrés, "soit dix fois plus qu'en 2019", note encore le média.
A Nancy, face à la popularité du stupéfiant dont un arrêté du 13 mai 2022 interdisait déjà la consommation détournée dans l'espace public, la Ville a lancé une campagne de prévention le 6 septembre pour éviter les "conséquences médicales graves".
"Ce qui est inquiétant, c'est que, chez les jeunes, le protoxyde d'azote a une image relativement banalisée, d'innocuité, comme si ce n'était pas dangereux alors qu'en fait, il y a des risques immédiats", alerte Michaël Bisch, responsable du service d'addictologie au centre psychothérapique de Nancy, auprès de France 3 Grand Est. "Ça peut simplement être des vertiges, mais ça peut aussi être une perte de connaissance avec une chute et un traumatisme crânien. Ça peut aussi être une crise d'épilepsie."
Le spécialiste prévient par ailleurs que "si on en consomme régulièrement, cela peut avoir des conséquences médicales graves, notamment neurologiques. On peut développer des maladies neurologiques qui peuvent créer des troubles de la marche, des paresthésies, c'est-à-dire des sensations désagréables dans les membres notamment, et aussi des complications cardio-vasculaires, sur le coeur ou le cerveau." Autant d'avertissements autour d'un phénomène à ne certainement pas prendre à la légère.