On pourrait la qualifier de test grandeur nature. Le président de la République François Hollande ouvre ce matin, au Palais d’Iéna à Paris, sa grande conférence sociale, innovation souhaitée pour faire du dialogue social une méthode de sortie de crise. Quelque 300 personnes participeront à cette grand-messe prévue pour durer jusqu’à mardi et saluée par les partenaires sociaux. Et pour cause, ces derniers se voient ainsi au centre des décisions. Dans ce cadre, pas moins de sept tables rondes seront organisées lundi après-midi et mardi matin. Elles porteront sur l’emploi et le service public, les retraites, le redressement économique, l'égalité homme/femme, les salaires, la formation.
Alors que le patronat dénonce une situation catastrophique pour les entreprises, et les syndicats pour l'emploi, le chef de l’Etat se dit confiant dans le succès de la rencontre pour trouver « le bon équilibre entre efficacité, compétitivité et la solidarité et la justice sociale ». Réaliste, il a toutefois prévenu que « tous les problèmes de la France ne seront pas réglés » à cette conférence. Mais « c'est là que vont s'engager des discussions » qui déboucheront au cours des prochains mois « sur des lois ou des compromis », a-t-il indiqué.
Pourtant, pour l’heure, peu de sujets ont trouvé un consensus. Ainsi, la présidente du Medef, Laurence Parisot, met en garde contre la dégradation de la compétitivité des entreprises, estimant qu'une « catastrophe » les attend à la rentrée. Elle réclame par ailleurs un allégement de leurs charges. Un point de vue partagé par le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, qui a estimé dimanche qu’il « ne fallait pas davantage alourdir le coût du travail ». Quant aux syndicats, ils sont inquiets de l'avalanche de plans sociaux qui s'abat sur les salariés et réclament une loi pour empêcher les licenciements boursiers.
Avant l'ouverture officielle du sommet, François Hollande rencontrera les leaders des organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC-CFE) et des patronales (Medef, CGPME, UPA) pour évoquer l'amélioration du dialogue social et son inscription dans la Constitution. Le coup d'envoi de cette grande conférence sociale est donné à 11h15 par un discours du chef de l’Etat.
Crédit photo : AFP
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