La grande conférence sociale voulue par Jean-Marc Ayrault marquera dès lundi prochain le coup d’envoi des réformes du quinquennat de François Hollande. Un événement très attendu par les partenaires sociaux et particulièrement guetté par les associations féministes, qui se réjouissent « de la tenue d’une table ronde sur l’égalité professionnelle » lors de ces deux journées mises en place par le ministre du Travail, mais veilleront à rester « vigilantes ». Le collectif « Féministes en mouvements », qui réunit 45 associations féministes, a ainsi tenu à rappeler ses revendications dans un appel à l’égalité hommes-femmes au travail publié sur lemonde.fr.
L’égalité professionnelle, c’est maintenant
Ce texte, dont le titre est une référence directe aux promesses de campagne de François Hollande, « Conférence sociale : l’égalité professionnelle, c’est maintenant ! », demande tout d’abord à ce que le « cadre règlementaire en entreprise soit beaucoup plus contraignant, pour que le droit qui existe devienne véritablement effectif ». « Il y a des enjeux autour des sanctions et des contrôles des entreprises », explique Séverine Lemière, de l’association FIT (une femme, un toit).
Deuxième grande revendication, « que le temps partiel soit limité » et principalement en faisant en sorte que les cotisations sociales sur les temps partiels soient l’équivalent de celles des temps pleins. Les féministes demandent aussi à ce que soit « accordée une majoration de salaire, comme l’équivalent de la prime de précarité ». « Nous demandons qu’enfin les emplois à prédominance féminine soient réévalués à leur juste valeur », ajoute Mme Lemière.
Le sujet du harcèlement sexuel au travail est également dans la ligne de mire des féministes. Alors que le nouveau projet de loi sur le harcèlement proposé par les ministres Najat Vallaud-Belkacem, (Droits des femmes) et Christiane Taubira (Justice) sera soumis la semaine prochaine au Sénat, « Féministes en mouvements » aimerait s’impliquer auprès des acteurs de l’entreprise. « Nous avons un rôle à jouer en termes de formation et de sensibilisation des employeurs, des ressources humaines ou encore des délégués syndicaux », affirme Séverine Lemière.
« Les associations féministes doivent être considérées comme des partenaires sociétaux »
Car les féministes, qui ont supporté le projet du candidat Hollande durant sa campagne, entendent bien ne pas s’arrêter là. « On ne peut pas rater le coche de l’arrivée d’un nouveau gouvernement qui a pris des engagements pour les femmes », souffle Magali de Haas, d’« Osez le féminisme ! » « Nous nous positionnons aujourd’hui véritablement comme un interlocuteur à la fois pour le ministère du Travail mais aussi pour le ministère des Droits des femmes », souligne quant à elle Mme Lemière. Martine Storti, de l’association « 40 ans de mouvement », insiste : « il n’y a pas de raison pour qu’aujourd’hui les associations féministes ne soient pas considérées comme des partenaires sociétaux », estime-t-elle. « On ne peut pas imaginer de débat de société sur l’ensemble des questions qui concernent les femmes sans la présence des ministères concernés, des syndicats et des associations », plaide-t-elle. De même, « Féministes en mouvements » espère que le ministère des Droits des femmes mènera une action « transversale » et « interministérielle ». « Est-ce que la ministre sera dotée d’un budget suffisant pour mener à bien sa politique ? Nous le saurons bientôt », ajoute Carine Favier du Planning familial.
Le FEM organise sa deuxième édition des Rencontres d’été les 7 et 8 juillet, auxquelles participera Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des Droits des femmes.
Crédit photo : Digital Vision
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