A 67 jours de l’élection présidentielle, les associations féministes ont la ferme intention de faire entendre leur voix et d’influer sur la campagne présidentielle. Regroupées au sein du collectif « Les féministes en mouvement », 44 associations féministes ont ainsi lancé aujourd’hui un appel aux candidats à travers la publication d’une lettre ouverte où figurent leurs revendications. Elles exhortent dans cette lettre « les candidat-e-s à l’élection présidentielle à faire de l’égalité femmes-hommes une priorité politique nationale ». Ce manifeste sera par ailleurs remis lors d’une soirée d’interpellation aux candidats, qui seront invités à s’exprimer sur leurs positions en matière de féminisme et de parité. François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly ont d’ores et déjà répondu présent, en attendant les confirmations de François Bayrou et Nicolas Sarkozy.
« Nous sommes parties entre autres de trois constats : les inégalités salariales ne diminuent pas, la réforme des retraites précarise encore plus les femmes et le droit à l’avortement régresse », a résumé Magali de Haas, porte-parole d’Osez le féminisme lors d’une conférence de presse mercredi matin. « Sans compter le retour du sexisme que l’on a pu observer en 2011 ». L’objectif du collectif face à ces inégalités est de rappeler que l’égalité hommes-femmes « concerne plus de la moitié de la population » et de pousser les candidats à mettre ces problématiques au cœur de leur campagne.
Créer un ministère d’Etat des Droits des Femmes
Parmi leurs revendications phares, elles demandent aux candidats d’établir une surcotisation sur les emplois à temps partiel afin de revaloriser les métiers à prédominance féminine et cesser de pénaliser les carrières féminines. Autre exigence : le développement d’un service public de la petite enfance. « Aujourd’hui, seulement un enfant sur dix est gardé dans une structure collective », dénoncent les féministes. Par ailleurs, elles demandent l’ouverture de 4500 places d’hébergement pour accueillir les femmes victimes de violence, soit la multiplication par quatre de l’offre actuelle. La question du droit à disposer librement de son corps reste également l’un de leurs chevaux de bataille : elles demandent l’ouverture de nouveaux centres d’IVG et le remboursement à 100% de l’IVG. Autre grande revendication émise dans cette lettre ouverte, la création d’un ministère d’Etat des Droits des Femmes.
« Certains croient que les politiques publiques sont neutres en termes d’égalité hommes-femmes », explique Monique Dental du Réseau Féministe « Ruptures », « or l’exemple de la réforme des retraites nous montre bien que ce n’est pas le cas ». « La question des femmes est un enjeu politique majeur, au même titre que l’écologie ou l’organisation de la société », assure-t-elle.
Lire la lettre ouverte aux candidat-e-s
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