Les professeurs sont à nouveau appelés à faire grève ce mardi pour protester contre le projet de réforme de l’évaluation des professeurs, et la suppression de 14.000 postes dans l’Éducation nationale à la rentrée prochaine. Une première grève, moyennement suivie, avait été organisée le 15 décembre dernier. L’appel à la mobilisation dans les collèges et les lycées a été lancé par les syndicats Snes-FSU (principal syndicat du secondaire), FO et Snalc, tandis que les deux syndicats dits réformistes SE-Unsa et Sgen-CFDT ne se sont pas joints au mouvement. Une manifestation nationale est organisée à Paris ; elle partira à 14h de la Sorbonne, en direction de Bastille.
Au centre des préoccupations des syndicats, la réforme de l’évaluation des professeurs, qui prévoit de supprimer la notation effectuée par un inspecteur régional formé dans la discipline de l’enseignant évalué, pour ne conserver que la notation du chef d’établissement. Concrètement, un entretien tous les trois ans avec ce dernier déterminera l’évolution de la carrière des enseignants, notamment leur salaire. Exit, le passage de l’inspecteur dans les classes pour éprouver l’efficacité des méthodes pédagogiques de l’enseignant, et l’entretien personnalisé servant à améliorer la transmission des savoirs et l’apprentissage des élèves. Les syndicats dénoncent fermement la neutralisation du volet pédagogique au profit d’une simple notation administrative.
Signe de l’ampleur de l’opposition à cette réforme dans le secondaire, la Société des agrégés a apporté jeudi son soutien à une grève qu’elle juge « légitime ». « Les professeurs ne refusent pas d’être évalués : ils veulent une évaluation juste et équitable de la qualité et de l'efficacité de leur enseignement, effectuée par des personnes compétentes », a-t-elle précisé. Elle s’est prononcée pour une amélioration de la double notation actuelle, afin de garantir la régularité des inspections et permettre aux enseignants de faire appel d’une décision.
La suppression des 14.000 postes à la rentrée prochaine cristallise le courroux des syndicats enseignants qui ont lancé l’appel à la grève. Ils sont rejoints sur ce point par le SNUipp-FSU, le principal syndicat des écoles primaires. En effet, 5.7000 postes doivent être supprimés dans le primaire à la rentrée 2012, dont 2.500 postes d’enseignants « Rased » (Réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficultés) ciblant la lutte contre l’échec scolaire, selon les calculs du SNUipp. Dans les collèges et les lycées, la suppression atteint 6.550 postes. À la rentrée 2012, le ministère de l'Éducation prévoit 2.490 élèves de plus (+0,04%), les écoles maternelles devant perdre 9.587 élèves mais les écoles élémentaires devant en scolariser 12.077 de plus.
Élodie Vergelati
(Avec AFP)
Crédit photo : AFP/Archives
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