Il y a des indignations qui ne se taisent jamais. Comme celle de Jane Fonda par exemple, comédienne culte et emblématique militante du paysage américain. Par le passé, l'actrice foulait le pavé du pied pour dénoncer les horreurs de la guerre du Vietnam et défendre les droits des femmes - comme l'interruption volontaire de grossesse par exemple. Aujourd'hui, elle manifeste pour épingler l'inaction du gouvernement américain face au réchauffement climatique. Depuis le mois de septembre, elle campe chaque vendredi aux pieds du Hart Senate Office Building à Washington, le troisième bureau du Sénat américain, pour faire entendre l'attitude irresponsable du président Donald Trump face à cette crise globale.
Résultat ? Chacun de ces élans se conclut par une arrestation, déplore le New York Times. L'empêcheuse de tourner en rond a même du subir quatre arrestations consécutives, un vendredi après l'autre, suivies de longues nuits passées en prison. Même si, avoue-t-elle, "[son] corps de 82 ans [lui] fait mal", ses face-à-face avec les forces de l'ordre n'épuisent en rien sa révolte.
Et en revendiquant haut et fort son engagement écologiste, Jane Fonda en profite même pour soutenir avec enthousiasme la lutte des générations actuelles, dont celle d'une certaine Greta Thunberg.
"J'ai été inspirée par Greta Thunberg et les jeunes étudiants grévistes du monde entier. Nous faisons face à une crise qui pourrait déterminer si nos enfants et nos petits-enfants auront un avenir", explique-t-elle.
"Greta Thunberg comprend que si elle est attaquée, c'est parce qu'elle fait la différence, et c'est cela qui effraie les gens", dit-elle à ce titre du côté de la BBC. Nul doute que la figure de proue du mouvement Youth for Climate verra d'un bon oeil ce soutien sororal qui en jette. Cette haine que suscite Greta Thunberg, Jane Fonda s'en préoccupe tout de même. Plus encore, elle se dit même "inquiète" pour cette dernière. Craindrait-elle que la jeune révoltée suédoise ne sombre dans le burn-out militant ?
Toujours est-il qu'interviewée par la radio britannique, l'actrice se permet une très belle dédicace, affirmant que ses dernières manifestations ont été directement inspirées par les fameux appels à la "désobéissance" civile et étudiante de l'adolescente de seize ans. A l'écouter, Greta Thunberg a un "super pouvoir" et est emblématique d'une jeunesse qui, bien loin d'être aussi passive que certaines voix réacs le supposent encore, "est politiquement plus avisée que nous ne l'avons jamais été à cet âge".
Ces jeunes qui prônent des rues aux réseaux sociaux l'importance de l'écoresponsabilité "sont beaucoup plus sensibles à la diversité" que leurs aînés, poursuit la comédienne, mais aussi "plus intelligents et stratégiques". Des compliments chaleureux qui démontrent que la lutte pour la protection de la planète n'est pas l'affaire d'une seule génération, mais un combat massif qui se doit d'unir les genres et les âges.
Des bonnes vibrations diffusées par l'emblématique actrice, qui, en dépit de cette admiration avouée, n'a encore jamais rencontré Greta Thunberg. "J'espère qu'un jour ce sera le cas", dit-elle. Et elle n'est pas seule.