Gronder les enfants des autres : oui ou non ? Telle est la question. Selon un sondage de Today reposant sur plus de 8 000 réponses, 52% des interrogés sont d'accord pour reprendre l'enfant de quelqu'un d'autre lorsque c'est nécessaire. Mais comment s'y prendre sans que cela créer le malaise et un incident diplomatique ?
Chacun définit ses propres règles éducatives à la maison. Mais il existe des occasions où intervenir pour sermonner un autre enfant peut s'avérer justifié, voire même souhaitable.
Si quelqu'un est en danger. "La sécurité est toujours la priorité absolue en matière de parentalité", explique le docteur Michele Borba, psychologue pédagogique, citée par Mother Nature Network. Donc si l'enfant de quelqu'un d'autre jette des cailloux, pousse un autre bambin par terre, on peut se permettre de le gronder. Même chose s'il veut prendre un couteau dans la cuisine, on l'empêche de le faire. Peu importe s'il a le droit chez lui. Vous serez sûrement maladroite et vous vous sentirez un brin coupable. Mais vous auriez ressenti beaucoup plus de culpabilité en cas de grave accident.
Si un enfant est en mode bulldozer. Vous voyez des enfants tourner autour de la table sur laquelle sont posés des verres et vous craignez qu'à chaque instant ils les fassent tomber ? Vous avez le droit de les réprimander sans passer pour la méchante de service. Il suffit d'utiliser les bons mots. "Si vous n'arrêtez pas le comportement destructeur dont vous êtes témoin, votre enfant peut le reproduire par la suite", remarque Michele Borba.
S'ils ne respectent pas vos règles. Quand vous recevez les petits camarades de vos enfants, il faut prendre le temps de leur expliquer comment votre maison fonctionne, quelles sont les règles de base à ne pas enfreindre. Une fois qu'ils sont au courant, vous avez le droit de les reprendre s'ils ne les respectent pas.
Si un enfant est méchant. Selon la psychologue, "tout comportement de méchanceté ou de harcèlement d'un enfant envers un autre est inacceptable. Ainsi, si vous le remarquez, vous devez dire quelque chose".
C'est souvent sur ce "comment" que les parents sont divisés. "L'objectif est d'arrêter son comportement et de le transformer en moment d'enseignement", conseille Michele Borba. Il suffit de leur expliquer pourquoi ce qu'ils ont fait est "mal". Demandez-vous comment vous auriez fait avec votre propre bambin et agissez en tant que tel. Soyez pédagogue et calme et tout se passera bien.
La psychologue insiste sur deux points essentiels quand il s'agit de prévenir l'autre parent. Tout d'abord, pensez à l'intention de l'enfant. Son comportement était-il un accident, causé par l'excitation ou alors était-il intentionnel ? S'il était conscient de ce qu'il faisait, vous devez en parler à ses parents. Mais s'il n'a pas fait exprès, vous n'avez pas nécessairement besoin de leur en parler. Autant éviter d'autres réprimandes. Ensuite, si vous décidez d'aller voir ses parents pour expliquer ce qu'il s'est passé, vous devez laisser l'enfant s'exprimer et revenir sur ses actes lui-même avant de vous expliquer.