Et si on (s')offrait des cadeaux qui en jettent cette année ? Jeux de société, bouquins qui claquent, fringues stylées... Entre deux flûtes de champagne, on peut très bien plaire à tout le monde sans forcément mettre de côté sa militance féministe, bien au contraire. La preuve avec cette liste aussi éclectique que stimulante, qui saura enthousiasmer et, on l'espère, inspirer.
Derrière ce titre qui cligne joliment de l'oeil à France Gall, une ambition remarquable : saisir en 200 pages seulement des décennies d'icônes musicales, féminines et féministes. La plume de Chloé Thibaud vous invite ainsi à redécouvrir la discographie de Donna Summer, Aretha Franklin, Kate Bush, Britney Spears... Mais sans jamais éluder le contexte sociopolitique au sein duquel sont apparues ces artistes, évoluant dans une industrie masculine, régie par des rapports de pouvoir et des stéréotypes sexistes qui se perpétuent comme d'éternelles rengaines.
L'occasion d'aborder de véritables modèles de révolte (le groupe Bikini Kill, l'électrisante Courtney Love, notre regrettée Anne Sylvestre, la reine de la pop Madonna...), d'aborder des sujets passionnants (le sexisme dans les sixties, les meufs dans le rap, l'antiracisme dans l'industrie, la figure de la groupie, et celle de la lolita dans les chansons pour ados) mais aussi, de directement donner la parole aux principales concernées, l'espace d'interviews qui n'hésitent jamais à interroger de front les violences de genre.
Au bout du micro, Françoise Hardy et Lio, Marie-Flore et Yelle, Elodie Frégé et Yseult... Le casting est vaste. Autant que l'iconographie d'ailleurs, très généreuse. De quoi bousculer le pied du sapin.
Une réflexion sur la présence des femmes dans l'histoire de l'art, voilà ce que propose ce foisonnant roman graphique. Eva Krilof et Mathilde Lemiesle mettent en lumière la singularité et les convictions d'artistes féminines qui ont marqué leur siècle - peintres, autrices, sculptrices - mais aussi les phénomènes et archétypes qui ont traversé l'imaginaire ancestral de l'art.
Par exemple ? La figure de la muse, le regard masculin qui se propage sur les toiles, l'exclusion des femmes des écoles d'art ou des mouvements considérés comme révolutionnaires, la manière dont les femmes peintres se réapproprient l'exercice du nu... Pour ne citer que cela. Le tout, parcouru de voix stimulantes : celles de Virginia Woolf et de bell hooks, de Toni Morrison et de Françoise Vergès... Les réflexions fusent autant que les phylactères. Quitte à égratigner certaines icônes, comme Picasso, Pollock, Gropius... Étourdissant.
C'est un quizz cul, c'est le Cul-Iz. Derrière ce jeu de mots facétieux, un jeu de société imaginé par Manon, la créatrice de la page Instagram @lecul_nu, et constitué de 400 cartes de culture générale blindées d'informations et d'anecdotes forcément croustillantes sur la sexualité. Au gré des cartes, plusieurs épreuves : le Vrai/faux, le QCM, la Question ouverte et le Défi du cul. L'idéal pour s'instruire, s'amuser, et surtout, pour décomplexer entre amis.
Quoi de plus logique à l'heure où l'appli de rencontres Bumble considère les conversations ouvertes sur les désirs et le sexe comme l'une des grandes tendances dating de l'an prochain ? Pour les fêtes, on ne craint plus de parler de la chose, sans chichis. Exemple des questions proposées : Le premier rapport de Napoléon Bonaparte a-t-il eu lieu avec une prostituée ? En quoi consiste le Air Sex? De quand date le premier plug anal ?
Mais Cul-Iz propose aussi des infos sur l'avortement, l'orgasme, la ménopause... Bref, les enjeux de la sexualité chez les femmes. Un jeu convivial pour contrer les tabous.
Chaque année, 600 millions de baguettes de pain sont perdues, et un tiers directement mis à la poubelle dans les boulangeries. C'est pour cela qu'un trio d'ingénieures agro-alimentaires de formation a imaginé Kignon, un petit biscuit inclusif et anti-gaspi fabriqué en Loire-Atlantique par des personnes en situation de handicap, au sein de leur biscuiterie Handi-Gaspi. Kignon est directement élaboré à partir d'invendus de pains bio et d'ingrédients locaux et équitables.
L'initiative est intelligemment écolo et profondément sociale : repenser la fabrication des biscuits à partir d'invendus revient à réagir au problème majeur du gaspillage alimentaire, et par extension, aux disparités sociales et économiques. D'autant plus que Kignon s'attaque aussi au manque de visibilité des personnes en situation de handicap dans le monde professionnel.
Dans une société validiste, le taux de chômage touche quasiment deux fois plus celles-ci. Au premier trimestre dernier, ce taux était de 14 % en France pour les personnes handicapées, contre 8 % pour l'ensemble de la population. Ces biscuits s'avèrent donc aussi appétissants que politiques. Les points de vente sont à retrouver ici-même.
Engagement féministe et engagement écologique sont les deux luttes proclamées de la boutique Antia 'N' Co, qui propose toute une myriade de t-shirts, robes et sweats éthiques. Autrement dit, des textiles en coton bio, envoyés dans des emballages sans plastique en matière recyclée et recyclable, totalement made in France. Eco-responsable donc, mais aussi sensible aux luttes pour l'égalité des sexes.
Cela se perçoit d'ailleurs à travers les slogans ponctuant les t-shirts et pulls en question : "Mon corps mon choix", "Fight Like A Girl", "Liberté Egalité Sororité", "Tous Egaux"... Au gré d'illustrations stylées et d'inscriptions fédératrices, ces fringues se réfèrent également aux sorcières louées par Mona Chollet, à Rosie la Riveteuse ("We Can Do It!"), à Frida Kahlo.
On les arbore avec fierté, la tête haute. Dans la boutique en ligne se retrouvent également toutes sortes d'accessoires, du mug "Women Power" à la panoplie de tote bags sororaux, à glisser sur son épaule en y mettant (par exemple) vos derniers achats en librairie.
On aime la librairie parisienne "Un livre et une tasse de thé", pas simplement parce que l'on aime le thé (sujet du dernier essai stimulant de Lucie Azema aux éditions Flammarion) mais aussi pour la foultitude d'autrices féministes qui viennent régulièrement y présenter leurs oeuvres. On ne saurait donc trop conseiller les box thématiques que propose cette boutique engagée et accueillante.
A l'occasion des fêtes, la librairie (située à Paris) propose des box spéciales "cadeaux de Noel", très éclectiques, allant de 40 euros (comme l'excellente "Box pour débuter dans le féminisme", pleine de classiques militants) mais aussi à 24 euros, comme la box "Compost", conciliant essai écoféministe et... boîte de paillettes. Original. Détail positif de plus, ces box sont envoyées dans un emballage recyclé et éco-friendly. Alors, qu'est-ce qu'on attend ?
Un sextoy en forme de toupie ? C'est là le concept du jouet pour adultes "Toupie" (logique), stimulateur clitoridien de la marque Puissante. Puissante espère poursuivre sa "révolution du plaisir féminin" avec ce sextoy fabriqué en silicone médical, optimal pour la stimulation externe du clitoris avec ses vibrations en basses fréquences.
L'idée ? Permettre à chaque femme de se réapproprier sa sexualité et de se libérer des tabous autour de la masturbation et du plaisir au féminin, tout en privilégiant une matière beaucoup plus saine pour la peau et l'intimité, c'est à dire sans phtalates ni latex. Puissante promet "une extrême douceur au toucher", aussi bien expérimentable dans le lit... Que sous la douche. Un jouet à dégoter ici-même pour 59 euros.
"Mauvaise compagnie", c'est la boutique solidaire d'Anaïs Bourdet (l'instigatrice du compte féministe Paye ta schneck), spécialement destinée à toutes celles qui "cassent l'ambiance" - et le font fièrement. On y trouve une foultitude de goodies (tote bags, mugs, pins) bien vénérs comme il faut. Au gré des slogans déployés dans ce shop indé, militance et dérision s'enlacent en un tout joyeusement acidulé.
On s'y rend notamment pour choisir la bonne affiche à offrir, dans la catégorie dédiée dudit site. Au menu, des détournements de saillies réacs bien connues : "On ne peut plus rien dire", "Hystérique radicale", "Je dessers ma cause" (idéal pour s'attarder sur le complexe de la mauvaise féministe), "Pétasse moraliste", "Féministe de merde"... Notre petit préféré est peut-être "Dictature clitoridienne". Mais vous choisirez. Détail qui compte : les revenus sont reversés à des associations de lutte contre les violences faites aux femmes.