La ménopause serait-elle encore trop peu prise en compte dans notre société ? C'est ce que suggère France inter, chiffres à l'appui : si 12 millions de femmes sont touchées par la ménopause, elles ne seraient aujourd'hui que 500 000 à prendre un traitement adapté. Il y a 20 ans, elles étaient 2,5 millions.
Et ce alors que certaines ménopauses ont des effets nocifs, psychologiques et physiques : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, fatigue, sautes d'humeur, troubles du sommeil, sécheresse vaginale... Des troubles qui peuvent être réduits grâce à un traitement hormonal, celui-là même que trop peu de femmes prennent.
Cependant, c'est là où le bât blesse, car c'est le traitement lui-même qui explique cet écart des chiffres. Effectivement, une étude scientifique américaine publiée il y a vingt ans, l'étude WHI sur le THM (Women's Health Initiative), affirmait que le traitement hormonal de la ménopause, fait d'oestrogène et de progestérone, pourrait augmenter... le risque de cancer du sein et d'accidents cardiovasculaires. C'est pourquoi les femmes concernées ont été les femmes à cesser de prendre les médicaments mis en cause.
Une peur tout à fait légitime, mais que les professionnels de la santé incitent cependant à largement modérer. En précisant notamment que les profils des femmes étudiées n'étaient pas sans facteurs à risques (obésité, âge avancé, traitement tardif, diabète), risques à la fois cancérigènes et cardiologiques. En outre, les traitements utilisés "sont totalement différents" de ceux utilisés en France, détaille France Inter, ajoutant également que les doses prescrites n'étaient pas personnalisées selon les patientes, ce qui altère la fiabilité des résultats.
"Ce traitement va réduire le risque d'ostéoporose de la femme, risque qui va atteindre à peu près 50% des femmes. Le traitement hormonal de la ménopause permet aussi de réduire de 25 à 35 le risque de survenue de la maladie d'Alzheimer", développe en outre Michel Mouly, gynécologue et chirurgien, auprès du média, rappelant que "la ménopause n'est pas une maladie mais une étape de la vie qui va durer 35 ans".
Un rappel salutaire, dans un monde où la ménopause reste trop tabou, source de mépris, d'incompréhension, de discriminations. Un rapport établi en 2022 révélait ainsi que 80 % des femmes ménopausées estimaient qu'il n'y avait aucun soutien sur leur lieu de travail concernant leur expérience parfois difficile.