C'était il y a deux ans, la branche israélienne d'Ikea avait diffusé son fameux catalogue mais spécialement revu pour les juif·ves orthodoxes, dans lequel ne figurait aucune femme.
Aujourd'hui, une organisation, le Centre israélien d'action religieuse, porte plainte contre le fabricant de meubles suédois et l'accuse de "nuire aux femmes".
Le tribunal du district de Jérusalem a reçu une pétition pour lancer une class-action, une plainte groupée de consommateur·trices selon le quotidien israëlien Haaretz. Le Centre d'action religieuse est, selon le journal, un groupe de défense des libertés de conscience, de foi et de religion. La plainte est également emmenée par une juive orthodoxe, Hannah Katsman.
Ikea est accusé de discrimination sur la base du genre. Les plaignant·es demandent plus de 3,5 millions d'euros de dommages et intérêts.
La plainte stipule : "L'exclusion totale des femmes et des filles du catalogue envoie le message sérieux et difficile que les femmes n'ont aucune valeur et que leur présence pose problème, même dans l'espace de la maison familiale représenté dans le catalogue"
"Cette discrimination et cette exclusion ont gravement insulté, énervé et traumatisé ceux qui ont reçu le catalogue [...]. Les dommages causés par cette exclusion touchent des cercles bien plus vastes et risquent de nuire au statut des femmes dans la société en général et dans la société ultra-orthodoxe en particulier".
En 2017, le catalogue avait fini par être retiré de la circulation mais avait été remplacé par un exemplaire sans aucun mannequin. Une manière de contourner les critiques.
Invitée à réagir, la maison mère d'Ikea a déclaré : "En 2017, le détaillant local Ikea en Israël a produit une brochure personnalisée qui a été distribuée à une communauté spécifique. La marque Ikea est synonyme d'égalité et de respect des différences. Il est très important pour Inter Ikea Systems, propriétaire de la marque IKEA, que tous les utilisateurs de la marque agissent d'une manière qui reflète les valeurs Ikea."